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Critique de hervethro


Voilà le livre qui va vous réconcilier avec les sciences si vous n'avez pas la fibre rationnelle. Pour tous les autres, ça va être un régal.
Bill Bryson est américain mais il a ce détachement dans l'écriture propre aux britanniques, un humour pince-sans-rire qui désamorce le sérieux de l'affaire.
Car tout y est… ou presque. de l'infiniment grand, démesure du cosmos qui dépasse grandement l'entendement de notre pauvre petit cerveau de primate jusqu'à l'infiniment petit qui, pourtant à l'opposé, donne le même vertige de mensurations que l'on ne peut admettre.
Du Big Bang à la prochaine extinction massive des espèces présentes (500 disparaitraient chaque semaine) à laquelle nous ne sommes pas étrangers, Bill Bryson passe tout en revue par le prisme de ceux qui ont fait ces découvertes. C'est ce qui rend le livre vivant, passionnant, bien loin de traités abscons, obscurs, savants.
On se rend alors compte que les chercheurs, les découvreurs sont, comme ces artistes maudits, ignorés de leur vivant et que souvent d'autres moins scrupuleux viennent leur voler leur idées. le monde de la recherche est une jungle. Trop en avance, ils heurtent les idées de l'époque. Mais gare à ceux qui, trop idéalistes, laissent passer leur chance ou, peut-être pire, dont les découvertes sont corrompues par de plus opportunistes. On se chamaille aussi beaucoup entre savants. de grands enfants, je vous dis.
Il n'est nul besoin de recourir à des effets de prodigieux pour captiver l'auditoire : tout est démesuré. Ainsi il faut savoir que nous sommes bien fragiles, à la merci de météorites détruisant tout sur son passage, de rayons cosmiques invisibles mais sacrément déstabilisant, sans parler de virus qui pourraient prendre le pouvoir en deux temps trois mouvements.
On croit tout savoir sur tout. En ouvrant ce recueil, on s'aperçoit avec effroi que la seule chose que l'on sait parfaitement c'est notre ignorance.
Tout bouge tout le temps : la lune s'éloigne de notre planète à raison de 3m75 chaque année. Lent divorce qui nous laisse quand même suffisamment de temps pour admirer notre satellite et les intentions parfois coupables qu'on lui prête.
Les continents eux-mêmes sont de vrais tapis roulant à l'allure où poussent nos ongles. A l'échelle du Temps, cela a toute fois permis à l'Amérique de s'éloigner de l'Afrique de la valeur d'un océan tout de même et à l'Inde de pousser l'Himalaya vers le ciel.
Ce bouquin est un véritable livre des records. Qu'on s'en rende compte :
Il existe juste 92 éléments naturels sur terre, pas un de plus. le plus rare : le francium. Je confirme, puisque, pas plus que vous sans doute, je ne doutais de son existence avant de l'avoir découvert au détour d'une page riche en révélations.
1385 millions de mètres cubes d'eau sont disponibles sur notre planète mais que cela ne nous enjoigne pas à la gaspiller comme nous le faisons car moins de 3% est potable, que 90% de ces 3% sont difficiles à récupérer et qu'il n'est pas possible de rajouter une seule goutte à l'ensemble.
Un orage contient autant d'énergie que peut en consommer le territoire des Etats-Unis peu réputé pour sa pondération en toutes choses. Multipliez cela par 1800 décharges mondiales à chaque instant, vous aurez une légère idée de ce qu'entendait Albert Einstein dans son équation e=mc² (la quantité d'énergie contenue dans la matière est considérable).
Il y a plus de combinaisons possibles d'acides aminés pour constituer une protéine que d'atomes dans l'univers, j'ai bien dit Atomes et pas simplement d'étoiles - là déjà, on a une vague idée de l'infini : cent milliards de galaxies multipliés par deux fois plus d'étoiles dans chacune d'elles.
Vous l'aurez compris, la naissance de la vie tient du miracle et votre présence sur cette terre parait bien improbable. Vous n'imaginez pas quelle chance vous avez, alors ce n'est pas la peine d'en faire un fromage lorsque vous ratez votre bus ou que votre nouvelle coupe de cheveux ne vous convient pas.
Nos cellules ont en moyenne une vie de quelques mois, à peine une semaine pour celles de la bouche : si vous vous brûlez la langue, la douleur disparaitra avant le weekend. Globalement, notre corps se régénère tous les neuf ans; cellulairement parlant nous sommes tous des gamins.
Bryson a cette faculté rare chez nos chers scientifiques de parler notre langue. Et même s'il prend un certain plaisir à écrire en tous chiffres les puissances de dix, au moins ne s'évertue-t-il pas à les noter en toutes lettres.
Bien sûr, si vous cherchez la réponse au pourquoi votre ordinateur plante sans arrêt et comment régler une bonne fois pour toutes cette fuite sous l'évier, vous n'obtiendrez pas ici le moindre indice. Pour tout le reste, c'est parfait.
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