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Critique de fanfanouche24


Je suis très heureuse d'avoir lu ce texte, pour deux raisons: je l'ai sauvé du pilon !!! Il se trouvait délaissé avec d'autres orphelins dans des bacs à l'entrée de ma médiathèque, où les bibliothécaires proposent pour 1 € symbolique, des ouvrages non empruntés, non demandés, non "aimés"... Et comme il y a la cruelle réalité de "la place" à renouveler sans cesse... pour intégrer les "nouveautés".... Les "Nouveaux" poussent les "anciens"..., inexorablement


Deuxième raison: un plaisir certain à la lecture d'un écrit des plus dépouillés, qui parvient à faire ressentir l'inanité, l'usure de certains "quotidiens professionnels"...à travers un journal de bord, tenu par cette serveuse de cafétaria...qui dit le "Rien"... le "Minuscule"...mais le "Vivant"...

J'ai donc pris plaisir à découvrir ce court texte, qui pourrait intégrer la liste épatante des "livres où il ne se passe rien"... mais il y a un "Regard" très juste, tour à tour bienveillant ou distant vis à vis d'un quotidien professionnel très "répétitif" et "peu valorisant"... en dépit du vide absolu de certains jours, reste la faculté de "regarder autour de soi", de se réjouir simplement de "La vie" autour de soi, même dans un contexte des plus minimalistes.

Quelques extraits qui disent tant avec si peu ! Voilà un des talents certains de l'auteure...
"Lorsque je suis au bord du découragement, une seule chose me tient: la certitude que dans l'activité, le temps passe plus vite. (...)
Je dis : elles sont nombreuses les journées où, entre le métro du matin et le métro du soir, il y a comme un blanc" (p.67)

" 10 mai- Ce matin, dans le métro qui m'emmenait au travail, j'étais passablement découragée, au bord des larmes. Je n'avais aucune envie de lire ou de m'affairer à observer les gens. J'étais dans un repli infiniment triste. Lorsque j'arrivais enfin à ma station, j'ai reconnu un type, client de la cafétaria. Il était assez jovial et me parlait de choses et d'autres. En marchant tous deux sur le périphérique, l'air frais battait contre nos joues, l'homme était rose et souriant et je souriais aussi. Arrivée au travail, je n'étais plus la même: cet homme , sans le savoir, avait sauvé ma journée.
Cet optimisme, je le tiens là, de la vie ordinaire qui s'acharne à me rendre vivante. (p.38)
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