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Critique de Seabiscuit


On aime ou l'on déteste ! le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a su planter une atmosphère surprenante et générer, avec le personnage principal (Alex), une multitude d'interrogations sur l'évolution de la jeunesse et de notre société. Dans sa version originale, le livre est sorti en 1962, je n'étais pas né. A la lecture de certaines pages, on peut se poser la question suivante : Est-ce que l'orange mécanique pose un regard visionnaire sur l'évolution de notre société, sur la surpopulation carcérale, sur la violence et son évolution dans notre société , sur la violence en milieu carcéral et sur le rapport que nous avons tous avec la violence. On peut aussi s'interroger sur la forme même de la violence, physique ou psychologique. A ma fenêtre France, Europe ou encore Américaine, je ne peux que constater à quel point certaines visions ou scènes développées par l'auteur sont aujourd'hui factuelles et même dépassées par les faits divers. le langage utilisé est lui aussi tout aussi dérangeant et semble vouloir accompagner de concert une société en marge de notre société dont les repères seraient incompréhensibles au plus grand nombre. La lecture est quelque peu difficile parce que le vocabulaire et le langage utilisés par l'auteur sont là pour nous "forcer" à essayer de comprendre ce qui se dit avec d'autres mots que ceux que nous utilisons tous les jours. En fait, Burgess triture notre cerveau et l'oblige à changer ses angles de vue. Alex et sa violence sont bientôt sous le feu des médecins et de tout ce que la société peut mettre en oeuvre pour isoler un marginal violent dans un univers aussi impitoyable que ses pulsions. Enfin, le thème de la vengeance passe entre les doigts de l'écrivain et on se pose de nouveau des questions sur notre rapport à la violence. Jeune, j'ai d'abord été marqué par la violence de mon environnement et le détachement de certains individus dénués de toute conscience quant à la nature même de leurs actes. Notre société fabrique des Alex et ne sait pas comment les guérir. L'univers carcéral fini souvent pas enfoncer davantage encore ces "marginaux" parce qu'ils ne trouvent dans nos prisons aucune clé leur permettant une prise de conscience ou une réhabilitation sociale. Notre société de consommation extrême, souvent basée sur l'élitisme, la cooptation et la corruption accélère le processus de perte de repères pour bon nombre d'individus. Un jour, dans les années 1980, un haut dirigeant donnait sur un plateau de TV la prédiction suivante : "Dans quelques années, les forces de police seront confrontées à des délits de plus en plus violents et de moins en moins explicables parce qu'ils seront dénués de sens". Nous y sommes ! Pour moi, ce livre est un miroir à deux faces et l'auteur nous ballade de l'une à l'autre. L'effet de yoyo est désagréable mais il fait réfléchir.
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