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Critique de Ingannmic


La Louisiane, son bayou brumeux et odorant truffé d'alligators, son atmosphère saturée de moiteur, ses ouragans et son parler haut en couleurs...

Un cadre assez fascinant pour qu'un réalisateur décide d'y tourner son dernier film, dont le célèbre acteur Elrod Sykes sera la tête d'affiche. Une sorte de frénésie s'empare de la petite ville de New Iberia, lieu du tournage, par ailleurs alimentée par le retour au pays de Julie Balboni, qui a investi une partie de sa fortune notoirement mal acquise dans la production du film. Sa présence fait le bonheur de la chambre de commerce locale, qui y voit une manne financière. Dave Robicheaux, shérif adjoint de New Iberia, la voit quant à lui d'un moins bon oeil, Julie faisant partie des possibles suspects dans le cadre de l'enquête qu'il mène suite à l'assassinat d'une jeune prostituée, dont la mise en scène évoque l'oeuvre d'un tueur en série.

Ajoutez à cela ...
... la découverte du cadavre de la victime d'un lynchage vieux de trente-cinq auquel assista Dave, alors jeune témoin impuissant, dorénavant bien décidé à débusquer les coupables de cet acte infâme...
... les apparitions - fantômes du passé ou hallucinations ?- de soldats confédérés qui se manifestent à Dave, menées par l'officier sudiste John Bell Hood, avec lequel il entretient parfois de longues conversations...
... la subite amitié qu'Elrod semble porter au shérif-adjoint, avec lequel il a fait connaissance lors de son arrestation pour conduite en état d'ébriété, amitié quelque peu lourde à porter, compte tenu de la personnalité torturée de l'acteur.



Ce n'est pourtant pas la complexité de son intrigue que l'on retiendra de "Dans la brume électrique", qui est avant tout un roman d'ambiance, où la dimension sordide de ses crimes, la répugnance qu'inspirent certains de ses personnages et la prégnance de sa nature lourdement luxuriante, voire parfois hostile, se mêlent habilement à l'impulsion fortement lyrique que James Lee Burke donne à son texte, qu'il exhausse en y ajoutant une touche de surnaturel qui, loin d'amoindrir la portée du récit, le rend d'autant plus poisseux et envoûtant.
Tout comme c'est incontestablement la figure de son narrateur à la personnalité à la fois si complexe et si attachante, qui marquera la mémoire du lecteur, touché par ses accès de violence suscités par l'incapacité à supporter l'injustice, ses remises en question permanentes, sa générosité et sa grandeur d'âme, que dissimulent un abord bourru...

Je ne comprends pas pourquoi, finalement, je ne lis pas plus souvent James Lee Burke...
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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