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Critique de alouett


Mirranda Burton est artiste peintre. Elle anime un atelier d'arts plastiques dans un établissement qui accueille des adultes handicapés en ambulatoire.

Dans Cachés, elle partage son expérience et témoigne à la fois des difficultés qu'elle a rencontré durant ses années de pratique et fait le constat alarmant d'un tissu institutionnel de prise en charge du handicap qui s'étiole à vue d'oeil.

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Cela faisait longtemps que je n'avais pas salué la pertinence des choix éditoriaux de la Boîte à bulles. Une nouvelle fois, en permettant à cet album de venir à la rencontre de son lectorat français, l'éditeur fait mouche. L'ouvrage vient ainsi compléter l'excellente collection Contre-Coeur qui avait été lancée en septembre 2004 avec la publication d'(a)mère (très bel album de Raphaël Terrier). La collection Contre-coeur regroupe des livres autobiographiques ou de témoignages peut-on lire sur le site de la Boîte à bulles.

Cachés propose un regard très touchant et très humble sur le monde du handicap. L'auteure n'hésite pas à relater son désarroi récurrent face à certaines situations ou face à certaines questions que lui adressent les personnes handicapées.

Ainsi, elle relate avec beaucoup de pudeur et de respect les instants qu'elle a partagés en compagnie d'Eddie, d'Annie, de Kate ou de Steve. Adaptant son atelier à leurs difficultés et veillant à respecter leurs rituels, Mirranda Burton témoigne avec beaucoup de justesse de ces rencontres humaines qui l'ont conduite à effectuer une remise en question personnelle et professionnelle permanente. Pour cela, elle emploie de nombreuses métaphores graphiques pour exprimer son trouble. Ce n'est pas tant à l'artiste qu'elle fait appel mais à la femme qu'elle est et qu'elle a reconstruit à force de côtoyer ces adultes en situation de handicap. Une femme militante, qui affirme ses opinions et se refuse à accepter le fatalisme institutionnel en vigueur.

D'un trait épais, elle décrit avec beaucoup de tendresse ces adultes qui évoluent sous ses yeux. On ressent la considération qu'elle leur porte sans que cela ne crée de bienveillance excessive. Elle n'oublie pas de témoigner de ce nécessaire langage corporel qui s'impose aux intervenants amenés à travailler auprès d'adultes handicapés (accepter les accolades ou de laisser une poignée de mains perdurer plus longtemps qu'à l'accoutumée, accepter de livrer quelques touches de sa vie privée en veillant à conserver la distance nécessaire…).

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Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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