Dans la présentation de l'auteur (bien connue pour sa "
Miniaturiste"), il est écrit qu'enfant elle aimait beaucoup "Le bal des douze princesses" des frères Grimm mais qu'elle trouvait "que quelque chose ne marchait pas dans cette histoire. [Elle a] voulu redonner aux douze soeurs leur individualité, leur joie de vivre, leur goût de la liberté... et changer le Prince charmant !"
Cette couverture me faisait de l'oeil depuis un moment, et moi aussi j'aimais beaucoup cette histoire de princes retrouvés pour danser en cachette, étant enfant.
Je l'ai relu depuis, et il est vrai que les princesses forment une entité unique dont ne se détachent que la craintive cadette et l'insouciante aînée.
Cela dit, je trouve que
Jessie Burton aurait pu aller plus loin dans sa réécriture.
D'abord, si elle donne au roi une raison d'enfermer soudainement ses filles, elle est sous exploitée et cette décision reste tout aussi excessive et arbitraire que dans le conte original.
Ensuite, les princesses gagnent certes des passions, mais une chacune pas plus. Il y aura donc la musicienne, l'artiste, la botaniste, la vétérinaire, etc., mais il ne faudrait tout de même pas qu'elles deviennent trop complexes, nous sommes dans un conte !
Pour que cette version soit qualifiée de "féministe", il faut aussi supprimer les hommes. Donc exit les princes, les princesses danseront entre elles ou avec des animaux. Idem pour le vieux soldat qui sera remplacé par la soeur aînée, ayant entre temps appris à piloter un avion, et que ses propres soeurs ne reconnaîtront pas.
Enfin, quand cette princesse accédera au trône, la plupart de ses soeurs resteront vivre au palais et mettront leur talent (unique mais considérable) au service du royaume. Niveau émancipation on pourrait rêver mieux.
Il y avait de bonnes idées, mais pour moi cette réécriture n'est pas aboutie. Dommage !
Restent les jolies illustrations d'
Angela Barrett...