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Critique de mylena


Le sujet de ce roman est original, roman historique situé à Amsterdam à la fin du XVIIème siècle, en plein âge d'or hollandais, à l'apogée de la VOC (Compagnie des Indes Orientales), période prospère et en même temps très puritaine. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'oeuvres se situant à cette époque-là.
Dans cet univers la gigantesque maison de poupée semble parachutée alors qu'apparemment cela a été le point de départ pour Jessie Burton et ce qui donne son titre au roman. Cette partie de l'histoire qui est censée être le sujet principal semble artificielle, superflue, on s'attend à ce que ce soit l'intrigue principale à résoudre, et au final, il n'y a même pas de rencontre avec l'insaisissable miniaturiste. Cela donne une touche fantastique inutile.
Contrairement à d'autres lecteurs j'ai bien aimé l'ambiance centrée sur la maison et ses habitants pour évoquer l'atmosphère d'Amsterdam à l'époque. En fait d'ailleurs tout est vu seulement par Nella, que ce soit les lieux ou les autres protagonistes.
Du coup nous éprouvons les mêmes difficultés qu'elle à cerner et comprendre son mari, sa belle-soeur ou sa domestique. Ce n'est qu'au fil du roman, parfois tardivement que nous les comprenons mieux. Mais par contre cela laisse des pans entiers en suspens, peut-être un peu trop (finalement pourquoi donc Johannes tarde-t-il tant à vendre son sucre?).
Nella, issue d'une famille campagnarde, honorable mais pauvre, apparemment d'un milieu moins puritain, est parachutée dans cette maison un peu comme Kwei-Lan chez son mari dans Vent d'Est, vent d'Ouest. Et nous découvrons la société d'Amsterdam par ses yeux, ainsi que les secrets de son mari et de sa belle-soeur. Je crois que son attitude envers Marin et Johannes, sont tout à fait crédible psychologiquement : soutenir au mieux son mari est son rôle. Elle a mûri, elle a évolué, mais sur ce point-là, elle est tout à fait de son temps.
Pour ceux qui voient dans ce roman des préoccupations individualistes anachroniques, il me semble que l'individualisme est apparue progressivement à partir du XVIème siècle, avec l'invention de l'imprimerie et la généralisation de la lecture (particulièrement en avance au Pays-Bas, comme souvent dans les terres protestantes).
Pour revenir à Miniaturiste, ce n'est pas un grand roman, mais un bon premier roman, et en tout cas une lecture intéressante.
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