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Critique de LaBiblidOnee


Blanca, la narratrice, est une espagnole d'une quarantaine d'années ayant deux enfants et qui vient de perdre sa mère à la suite d'une maladie. Son deuil est l'occasion pour elle, au fil de ses pensées, d'analyser sa relation avec sa défunte mère et les incidences sur sa vie actuelle : Au gré de ses réflexions et souvenirs (lointains et plus récents), on perçoit comment s'est forgée son image d'elle-même à travers l'amour de sa mère, on comprend son perpétuel besoin d'amour et en particulier d'amour des hommes, maris et amants qui défilent dans sa vie, son besoin d'être entourée en permanence, son appréhension de la gestion du temps qui passe.


« J'ai eu beaucoup de mal à me défaire de tes affaires, surtout de celles que tu aimais. Certains jours, je pensais que j'allais tout bazarder et, au bout de cinq minutes, je me repentais et décidais de conserver jusqu'au moindre bibelot. Je suppose que je cherchais à décider à quelle distance de toi je voulais vivre exactement. C'est un équilibre difficile, avec les vivants garder les distances est plus facile. »

*****


L'ambiance chaude et intime qui se dégage de ce roman nous happe immédiatement, la plume de l'auteure est très adaptée à ce qu'elle décrit : Les pensées, souvenirs et anecdotes défilent mais, gais ou tristes, ils sont toujours prétextes à une réflexion qui aide la narratrice à avancer dans son deuil. Non moins importants, les personnages secondaires de ce roman l'y aident aussi, par leur présence, leur façon de la soutenir chacun à sa manière : Les copines de futilités, les copains de fumette, les ex-maris sur qui on peut s'appuyer et les nouveaux amants potentiel pour se faire aimer et reprendre goût à la vie.


« A ma connaissance, la seule chose qui ne donne pas la gueule de bois et met entre parenthèse la mort - comme la vie - c'est le sexe. Son effet foudroyant réduit tout en décombres. Mais ça ne dure que quelques instants ou, tout au plus, si vous vous endormez ensuite, quelques heures. Puis les meubles, les vêtements, les souvenirs, les lampes, la panique, la tristesse, tout ce qui avait disparu happé par une tornade pareille à celle du Magicien d'Oz redescend et reprend sa place exacte, dans la chambre, dans la tête, dans le ventre. »


Car Blanca aime la vie, la fête, le mouvement. Même si parfois ce mouvement l'aide plus à fuir qu'à affronter, quelques jours dans la maison de vacances de sa défunte mère, entourée de ses amis et rythmés par les longues soirées d'été, vont l'aider à faire le point sur ce tournant de sa vie. Entendre la vie grouiller autour d'elle, prendre le temps de penser tranquillement et se faire remettre les idées en place en cas de déraillement, voici le programme de cette lecture d'été : Chaude et intime comme une soirée d'été, douce comme un amant, belle comme la nuit et, surtout, bourrée de réflexions intéressante sur la vie, celle de Blanca mais aussi les nôtres, avec leurs vécus universels. Entre profondeur et légèreté, la plume de Milena BUSQUETS m'a enchantée, ensorcelée du début à la fin. C'est le genre de livre qui suspend le temps.


« En fait, je crois que nous sommes davantage les choses que nous avons perdues que celles que nous avons. »


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