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Critique de Litteraflure


Grâce et dignité.
Tels les mots qui me sont venus à l'esprit, le roman d'Arièle Butaux refermé.
Elle ne commet aucun faux pas. Elle n'abuse pas du pathos. Elle marche sur un fil.
Lucas n'a pas cette chance. On a beau lui dire qu'il sera debout un jour, que son handicap n'a rien d'inéluctable, personne, à l'exception d'Aurore, sa petite soeur, n'y croit vraiment. Plus il grandit et plus il dégénère, se recroqueville dans une carapace de silence et de gêne.
Lucas est bien entouré. Sa famille s'immole dans ce sacerdoce : lui rendre la vie la plus légère possible (« À cet enfant ayant reçu si peu à la naissance, il n'est pas question de retirer l'ultime espace de bonheur, l'amour et la présence quotidienne des siens »). Pour Combien de temps ?
L'anormalité de Lucas est contagieuse. Elle affecte chacun d'entre eux, les rend vulnérables. Aurore porte bien son nom. Elle ne se résout pas au mal incurable de son frère. L'auteure évoque admirablement sa foi, sa souffrance… ce cratère qu'elle ne peut ignorer, ce deuil impossible. La famille se désagrège au souvenir du fils. Elle se raccroche aux vieilles habitudes, peine à retrouver l'équilibre d'antan, celui que leur donnait un petit invalide – ironie.
Arièle Butaux trouve les mots justes, à l'image de Jacques Prévert dont elle parle si bien : « Prévert (…) qui, par petites touches, forgeait sa vision du monde avec cette élégance de dire des choses graves sans avoir l'air d'y toucher, d'émouvoir avec trois fois rien ».
Bilan : 🌹🌹
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