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Critique de clairemarquez75


"Elle m'a embrassé là. J'ai dit quelque chose mais si bas qu'elle ne pouvait pas l'entendre, j'ai dit s'il te plaît ne me quitte plus jamais parce que quand tu n'es pas là il me manque un morceau de moi-même et je n'ai nulle part où aller où je ne sois pas en morceaux."

Mais quand on s'aime à huit ans, trop fort, il est impossible d'envisager oublier cette petite fille qui grandit et devient votre seul avenir. Même si elle part, parce qu'elle ne se laisse pas oublier. Gilbert est le prisonnier tragique de cet amour ; Jessica danse ses sentiments autour de lui mais ne peut se résoudre à s'offrir définitivement.

"Il vient un temps où la conversation que l'on n'a pas eue se termine et où il ne reste plus que la musique de fond à moins que l'on ne danse."

L'amour est voué à être inégal, par nature, parce qu'il oscille comme un chien fou entre deux coeurs. On ne s'aime pas en même temps, mais l'amour qui se partage se passe d'une main à l'autre, par une caresse. Et quand il est prêté chez l'autre, tantôt il vous manque à vous étouffer, tantôt vous peinez à remonter le souvenir de son intensité. Jusqu'à ce que vous testiez de vous en éloigner, et qu'un fil vous tire douloureusement la poitrine. L'amour ne se partage pas ; mais l'un de ses géniteurs le laisse parfois aux mains de l'autre. Son poids est alors insoutenable.

Ce fut un régal de retrouver ce roman lu il y a longtemps. Et ce titre dont je ne peux défaire la douloureuse poésie : le coeur sous le rouleau compresseur.

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