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Critique de StCyr


Blesford, Yorkshire, une localité comme il en existe tant dans l'Angleterre, sommeillant paisiblement dans la médiocrité indolore des conventions de bon aloi. Ce microcosme provincial bruisse de l'excitation que ressent l'ensemble du pays des préparatifs du prochain couronnement d'Elisabeth II. A cet égard, l'émulation et l'enthousiasme que soulève dans la localité la création d'une pièce de théâtre, mettant en scène la devancière éponyme de la future reine, connue comme la "Reine Vierge" pour avoir conservé un célibat de façade, est fort symptomatique du frétillement atavique qui prend nos voisins d'Outre-Manche lorsqu'il s'agit de rendre gloire aux têtes couronnées. Cette contextualisation étant faite, les ressorts de l'intrigue gravitent autour d'une famille, les Potter, sous la férule d'un père tyrannique, soupe au lait et férocement anticlérical. Passons la mère, d'une insipidité digne des repas dominicaux britannique, et venons-en aux jeunes filles en fleur, dont l'une se laisse choisir par un homme d'église local au grand dam du pater familias et la seconde, particulièrement vaniteuse et très peu populaire dans sa volonté d'être continuellement la première en toute chose, ambitionnant de tenir le rôle d'Elisabeth I dans sa jeunesse, se voit tournée autour comme le miel des abeilles, par le producteur, l'auteur et accessoirement par un acteur amateur de la susdite pièce. Quant au fils de la famille, sujet à des visions hypnagogiques, très réceptif aux phénomènes de photisme, il est remarqué par un professeur aux conceptions scientifiques peu orthodoxes, qui l'entraîne dans une quête guère plus conventionnelle aux ressorts sous-jacent particulièrement troubles. Bref, sous le vernis de respectabilité et d'usages fort policés sourdent des courants inavoués beaucoup plus charnels que les sacro-saints five o'clock,

Insipide, comme du thé sans sucre (désolé les puristes). Ce roman de plus de sept cent pages, manquant paradoxalement de matière, a éveillé l'inavouable et piètre tentation d'abandonner sa lecture et d'en expédier à l'avenant la critique. Nous dirons que l'expérience fut aussi sensuellement agréable que les filandreux résidus qui viennent se loger fort malignement dans les espaces interstitielles de vos dents les plus sensibles, après la dégustation d'une blanquette de veau mal apprêtée.
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