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Critique de ignatus-reilly


Toni Cade Bambara part d'un fait divers qui s'est passé aux Etats-Unis à Atlanta dans les années 1979 et suivantes...
En 1979, Atlanta, ville à population en majorité afro-américaine, est en plein essor et boom économique. C'est la "Mecque noire du Sud", la ville de la deuxième reconstruction, une ville où les investissements affluent, où de nombreuses grandes entreprises américaines sont implantées.
Or, en 1979, des enfants noirs disparaissent, surtout des garçons. Un certain nombre d'entre eux est retrouvé mort.
Toni Cade Bambara se met dans la peau d'une mère, Marzala Rawls Spencer, dont le fils a disparu.
Les enfants enlevés appartiennent tous à des familles modestes voire pauvres.
Ce livre n'est pas un roman policier. Il raconte la souffrance des parents mais aussi leur mobilisation. Ils vont s'organiser, enquêter, patrouiller, fonder une association "STOP". Ils vont devoir se substituer à la police.
D'autres membres de la communauté, volontaires, vétérans, policiers en exercice, policiers à la retraite, détectives vont sillonner la ville, récolter des témoignages... Les parents explorent de nombreuses pistes et retiennent plusieurs hypothèses.
Malheureusement le leitmotiv des autorités est d'affirmer qu'il n'y a pas de liens entre les différents affaires, qu'il ne s'agit pas d'un ou plusieurs meurtriers en série, que les enfants sont des fugueurs...

Elu depuis peu, le Maire d'Atlanta, Maynard Jackson, est issu de la communauté afro-américaine. Il aura énormément de difficultés à obtenir des fonds de la Maison-Blanche pour pouvoir faire face à ce drame et mener à bien les investigations nécessaires.
Atlanta en en état de siège et les autorités ne veulent pas réveiller les tensions entre les communautés. Alors certaines pistes sont écartées comme le Ku Klux Klan, les réseaux pornographiques et pédophiles .
L'opprobre est jeté sur les familles et les victimes. Un certain nombre sont des familles monoparentales et leurs enfants seraient des voyous.
Marzala, qui a trois emplois et élève seule ses enfants , est accusée de ne pas leur accorder assez d'attention.

Ce livre est très dense. Ce roman est presque un documentaire et ne sombre pas dans le pathos même dans la deuxième partie du livre où l'enfant de Marzala revient.
La deuxième parti est parfois très sombre et à la limite du soutenable.
Le retour de l'enfant, ce qu'il a vécu n'est pas raconté directement mais de façon implicite. La famille est brisée et la reconstruction de Sundiata tellement difficile qu'elle paraît impossible.
Le talent de Toni Cade Bambara est de nous faire ressentir tout cela sans entrer dans des descriptions sordides et inutiles. Ce livre nous laisse démuni.
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