Merci à Babélio et vive les surprises de MASSE CRITIQUE!
J'avais sélectionné ce livre d'un auteur inconnu car le résumé était séduisant. J'ai été assez déstabilisée par cette prose très poétique, absconse parfois, à la limite de l'incompréhension tant certaines phrases impénétrables ne facilitent pas la lecture. Mais je me suis accrochée car le romanesque, le fantasque, le rêve qui nourrissent cette rencontre improbable entre deux solitudes ont trouvé une résonance. Cette délicate aventure est une rêverie, le doux fantasme de la possibilité d'autres relations entre les êtres. Quelle adolescente perdue n'a pas espéré pouvoir confier ses espoirs et désespoirs à un confident idéal? Mais l'épilogue va se charger de nous ramener à la triste réalité :
ce n'était qu'un songe sorti de l'imaginaire d'un vieil homme solitaire. "Le monde et la matière sont projections de l'esprit. qui creuse la matière trouve l'Esprit. Qui creuse l'Esprit trouve le récipient sacré dans lequel somnolent les possibles". Les dernières phrases de cet opus de 150 pages dessillent les yeux et c'est là le tour de force d'Alain Cadéo; Zoé est un personnage de fiction, elle ne vivait que dans l'imagination de son créateur et avait pour fonction de tromper son isolement. Subtile manipulation littéraire, "Zoé" nous parle de l'énigme de la création qui confère l'immortalité. Commenter  J’apprécie         230