L'état de la France pendant la Révolution (1789-1799)

" Toutes les péripéties révolutionnaires dont nous avons été témoins, depuis 1789, ont eu pour cause, l'illusion des révolutionnaires qui est de toujours compter, pour la liberté et la prospérité publiques, beaucoup plus sur l'action du pouvoir que sur l'initiative des citoyens, et d'attribuer à l'Etat une intelligence et une efficacité qui ne lui appartiennent pas ".

Proudhon

Ce monde des fournisseurs, munitionnaires, gens d'affaires, banquiers, avait proliféré sous le Directoire grâce aux victoires françaises.

Il discrédita le régime directorial et facilita l'accès au pouvoir de Bonaparte, qu'il avait d'ailleurs financé.

La Marseillaise chant de défense patriotique et la Marseillaise chant de défense révolutionnaire ?
Deux soeurs siamoises que Thermidor devait séparer. Devenues soeurs ennemies, elle finiront par se réconcilier, mais seulement en 1936, quand, sur la France du Front populaire, soufflera de nouveau l'esprit de la Grande Révolution.

" La société doit le subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler ".

Par cet article de la Déclaration de 1793 la France, la première, met au rang des droits de l'homme le droit à l'assistance, une assistance reconnue dette nationale et dispensée sur fonds publics.

Droits et devoirs 1789

" La souveraineté réside exclusivement dans le peuple, le pouvoir législatif est le pouvoir suprême, et l'exécutif lui est subordonné ".

" Avec ma guillotine, dit Guillotin, je vous fais sauter la tête en un clin d'oeil, et sans que vous éprouviez la moindre douleur."

Il y eut un immense éclat de rire, hilarité tragique quand on songe que la guillotine devait tuer nombre de ceux qu'alors elle faisait rire.

L'appétit de lire a considérablement crû en dix ans. L'apprentissage de la citoyenneté et de la langue nationale, les efforts de propagande des autorités révolutionnaires ont favorisé l'alphabétisation.
La lecture est nécessaire à la pratique de la démocratie ; tandis qu'un discours impulse une action, un texte lu en silence se prolonge en réflexion ; avec la lecture donc, pendant la Révolution, l'autonomie du citoyen a progressé considérablement.

Les sans-culottes réclamaient des droits égaux pour les enfants naturels et les femmes illégitimes. Ainsi la section de Bon-Conseil reprocha à la Convention, une loi sur les secours aux familles des soldats qui avait ignoré :
" Les êtres intéressants qu'un préjugé barbare avait jusqu' alors fait considérer comme illégitimes et les citoyennes qu'un sentiment de tendresse avait rendues fécondes, avant d'avoir rempli le voeu de la loi ".

Ils érigeaient en principe de l'action politique la réalisation des droits naturels déclarés en 1793, la mise en pratique de l'égalité et de la fraternité, conditions indispensables à la marche en avant de la liberté.
Ils ne concevaient pas de démocratie sans " bonheur commun ".

C'est cette Montagne-là qu'ont saluée les républicains des années 1830 et les révolutionnaires de 1848.

La liberté, c'est le premier des droits.... elle est l'ainée de la révolution, car la liberté c'est le droit d'être, le droit de vivre, et qui dit vivre dit penser.