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Critique de Sarindar


Habitué aux grands survols historiques - Histoire du Reich allemand au Moyen Âge, Histoire de la Bourgogne, Histoire de l'Espagne, etc. -, Joseph Calmette, qui savait aussi brosser les portraits des "grands hommes", n'allait pas ignorer les figures des quatre ducs de Bourgogne issus de la famille des Valois : Philippe le Hardi (quatrième fils de Jean II le Bon, roi de France malheureux, battu et capturé par les Anglais à Poitiers en 1356, qui récompensa le courage de son dernier-né en lui cédant d'abord la Touraine en 1360, avant de lui donner la Bourgogne en 1363 ; son union avec Marguerite de Flandre lui permit d'étendre considérablement son influence sur la Flandre et l'Artois, entre autres ; ce fut un prince fastueux qui montra le chemin du mécénat artistique à toute sa descendance), Jean Sans Peur (qui combattit les Turcs puis rendu méfiant par les agissements douteux d'un Louis d'Orléans sur la personne du fragile Charles VI le Fou, tenta de reprendre en main les affaires du royaume de France, confondant souvent celles-ci avec les intérêts de la Bourgogne dont il fut un sourcilleux défenseur et entraînant après le meurtre du duc d'Orléans perpétré sur ses ordres en novembre 1407 une guerre fratricide entre Bourguignons et Armagnacs, défenseurs de la cause orléanaise ; ce geste, malheureux pour les uns, salutaire pour les autres, lui attira douze ans plus tard une terrible vengeance avec sa mise à mort sur le pont de Montereau, en présence du Dauphin, le futur Charles VII) ; Philippe le Bon, prince des arts, et homme de pouvoir qui fit livrer aux Anglais Jeanne d'Arc, faite prisonnière à Compiègne en 1430, mais qui sut bientôt se réconcilier avec Charles VII, après avoir longtemps cru en l'alliance avec Bedford, régent anglais pour le royaume de France) ; Charles le Téméraire enfin qui crut pouvoir unifier les États épars du duché de Bourgogne en multipliant les conflits pour effacer sur la carte les solutions de continuité entre toutes ces possessions mais qui s'y prit si mal qu'ils s'attira la haine du roi de France Louis XI, des Suisses et des Lorrains qui finirent par l'abattre en 1477).
Comment la Bourgogne, avec de tels personnages, aurait-elle pu rester soudée au royaume de France, tentée qu'elle était de créer un grand État médian entre le royaume des Lys et l'Empire germanique?
C'est l'un des grands sujets auquel s'est attelé Joseph Calmette, homme érudit et grand historien, à la plume fort belle.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)




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