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Critique de Derwijes


Publié en 1998, La concession du téléphone est une tragi-comédie de moeurs, se passant dans la Sicile de la fin du XIXème siècle.

Le roman s'articule entre des passages épistolaires et des dialogues, sans aucune description des personnages ou des lieux de l'action.
Cet aspect un peu bâtard oscillant entre le roman et le théâtre rappelle les premiers amours de l'auteur pour la scène, d'autant plus que l'influence de la comedia del arte est très présente tout au long de l'histoire.

Cette influence se ressent sur les personnages, qui sont des stéréotypes. On trouve la femme objet, le mafieux menaçant, le politicien véreux...Il est parfois difficile de deviner qui est qui à cause des noms et surnoms officiels et officieux, confusion voulue par l'auteur qui en fait la base de son histoire, l'élément perturbateur.

L'élément perturbateur, donc, est le point de départ de l'histoire, qui s'enchaîne de façon très naturelle, chaque rebondissement en entraînant un autre, encore pire. Une vraie chute de dominos poussés par l'hypocrisie et la paranoïa savamment orchestrée, même si le final est un trop accéléré et semble être une issue de secours facile pour l'auteur qui ne savait plus quoi faire de ses personnages. Dommage !

L'une des spécificités de Camilleri est le mélange d'italien et de sicilien qu'il emploie, créant ainsi un langage frais et coloré. Malheureusement, la traduction française n'a pas pu recréer ceci, mais le travail de Dominique Vittoz est plus qu'honorable, surtout dans les dialogues les plus hystériques, très bien rendus.

Au final, la concession du téléphone est un petit roman bien écrit, pas prétentieux pour un sou, et qui se rapidement avec un arrière-goût de soleil sicilien dans la bouche et l'accent chantant des italiens dans les oreilles. Une lecture facilement accessible, parfait pour ceux qui n'aiment pas trop lire et pour ceux qui veulent juste se détendre. Attention, toutefois, au petit goût amer que laisse la fin du roman, tant pour sa morale que pour sa qualité un poil en dessous du reste !
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