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Critique de Babelcoyo


Evidemment, tout le monde songe en premier lieu au film avec Léonardo di Caprio (qu'il serait intéressant de revoir après cette lecture) qui a popularisé le problème de la production diamantifère en Sierra-Léone, synonyme d'esclavage et pire encore de guerre civile. Il va sans dire que cet ouvrage est plus documenté et va beaucoup plus loin que cette habile production hollywoodienne. le commencement n'est pourtant pas aisé : l'auteur pose les bases historiques de ce contexte explosif, remontant succinctement de la fin du XVIIIème siècle au début du XXème, abordant au passage et en surface les aspects géologiques de la formation du diamant, et nous perd rapidement dans les méandres des forces « politiques » en présence en Sierra-Léone (le RUF, l'ECOMOG, la CEDEAO, l'EO, l'AFRC) et chez ses voisins influant sur sa politique gouvernementale (la Guinée, le Libéria) mais également dans l'exposition un peu rébarbative de la politique d'exploitation monopolistique de la firme internationale de Beers. Une fois cette fastidieuse et parfois maladroite première moitié ingérée, le plan gagne en clarté et le lecteur respire, le récit se rapprochant davantage du reportage de guerre par son évocation du désarmement des rebelles, de la politique de l'ONU, de la mise en place du processus de Kimberley, des prochaines élections et de la reconstruction. La partie sur le lien entre le terrorisme d'al Qaïda et les diamants de Sierra-Léone est à ce titre des plus intéressantes, même si malheureusement elle ne fait que reprendre sans éclairage nouveau les éléments du travail d'un autre journaliste américain, Douglas Farah. Finalement, c'est l'épilogue qui se révèle le plus poignant et le plus passionnant, quand le journaliste revient 10 ans plus tard et constate les dégâts de cette guerre civile qui n'a abouti à rien ou presque si ce n'est une paix passive sans amélioration notable des conditions de vie de la majorité des habitants, dans un pays miné par la corruption et le népotisme. Mais l'auteur finit tout de même sur une faible note d'espoir en mentionnant ce professeur qui se bat pour sauver ces enfants casseurs de pierres rappellant ces femmes révoltées du dernier roman d'Emmanuel Dongala . Au niveau de la cohérence éditoriale, si les cartes en début et fin de livre s'avèrent très utiles pour la progression dans le récit, il aurait été néanmoins plus judicieux de sélectionner une photo de couverture signée par le photographe de guerre Chris Hondros, mort en Libye en 2011, qui a fait partie de l'aventure et que l'auteur remercie en fin de livre.
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