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Critique de Charybde2


Un bon (et original) police procedural à Glasgow, avec quelques défauts de jeunesse.

Publié en 2008, et traduit en ce début 2013 par Stéphane Carn et Catherine Cheval chez Fayard, le premier roman de l'Écossaise Karen Campbell fourmille de bonnes choses prometteuses mais souffre toutefois peut-être de quelques petits "défauts de jeunesse".

Sous ses abords de classique "police procedural" situé dans la Glasgow contemporaine, lourdement défigurée par un urbanisme aberrant et une misère galopante, le roman présente deux principales faiblesses, toutefois pas si dommageables que cela - surtout si les suites (déjà disponibles en anglais) les corrigent : une tendance à "surjouer" les explications d'urbanisme et d'architecture, à coups de descriptions quelque peu "plaquées" hors de propos, et une exagération assez lourde de la mise en place des rapports entre les trois protagonistes principaux, qui vont devenir les héros récurrents de la série alors en gestation, mise en place qui inclut quelques répétitions vraiment superflues au fil des pages.

Ceci étant dit, il serait dommage de bouder le plaisir, bien réel, qu'il y a à découvrir la ville, et ses aspects humains tant sordides que généreux, par le "bas" de l'organisation policière (un commissariat de quartier, et non les prestigieuses brigades criminelles auxquelles nous a habitués par exemple un Ian Rankin pour Edimbourg) et par les yeux, au tout premier plan, de deux femmes, policière en place et ex-policière, confrontées aux choix et aux déchirements entre carrière, relation amoureuse, mariage ou maternité, au machisme ordinaire, aux espoirs déçus, aux résiliences diverses qu'il s'agit de se créer, assez loin des personnages de superwomen relativement cyniques et largement détachées des contingences quotidiennes que l'on peut trouver, par exemple, chez Marcia Müller ou chez Sara Paretsky...

Comme l'auteur démontre par ailleurs un talent indéniable pour mettre en scène le quotidien sordide de la prostitution et de la drogue dans la grande cité écossaise comme la toile gluante des milieux d'extrême droite britanniques, on a donc naturellement envie de faire un bout de chemin supplémentaire avec Anna Cameron, Cath Worth et Jamie Worth...
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