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EAN : 9782213661933
552 pages
Fayard (13/03/2013)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Le sergent Anna Cameron est nommée à la tête de la Brigade « Flexible », chargée de répondre vite et bien, sur le terrain, à la petite délinquance urbaine (vols de voitures, larcins, vandalisme, agressions). Leur secteur couvre le « Drag », les quartiers chauds de Glasgow où deal, toxicomanie et prostitution sont monnaie courante. Pour l’heure, le principal problème du sergent Cameron est d’arrêter un sadique qui s’en prend aux prostituées en leur lacérant le visage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un bon (et original) police procedural à Glasgow, avec quelques défauts de jeunesse.

Publié en 2008, et traduit en ce début 2013 par Stéphane Carn et Catherine Cheval chez Fayard, le premier roman de l'Écossaise Karen Campbell fourmille de bonnes choses prometteuses mais souffre toutefois peut-être de quelques petits "défauts de jeunesse".

Sous ses abords de classique "police procedural" situé dans la Glasgow contemporaine, lourdement défigurée par un urbanisme aberrant et une misère galopante, le roman présente deux principales faiblesses, toutefois pas si dommageables que cela - surtout si les suites (déjà disponibles en anglais) les corrigent : une tendance à "surjouer" les explications d'urbanisme et d'architecture, à coups de descriptions quelque peu "plaquées" hors de propos, et une exagération assez lourde de la mise en place des rapports entre les trois protagonistes principaux, qui vont devenir les héros récurrents de la série alors en gestation, mise en place qui inclut quelques répétitions vraiment superflues au fil des pages.

Ceci étant dit, il serait dommage de bouder le plaisir, bien réel, qu'il y a à découvrir la ville, et ses aspects humains tant sordides que généreux, par le "bas" de l'organisation policière (un commissariat de quartier, et non les prestigieuses brigades criminelles auxquelles nous a habitués par exemple un Ian Rankin pour Edimbourg) et par les yeux, au tout premier plan, de deux femmes, policière en place et ex-policière, confrontées aux choix et aux déchirements entre carrière, relation amoureuse, mariage ou maternité, au machisme ordinaire, aux espoirs déçus, aux résiliences diverses qu'il s'agit de se créer, assez loin des personnages de superwomen relativement cyniques et largement détachées des contingences quotidiennes que l'on peut trouver, par exemple, chez Marcia Müller ou chez Sara Paretsky...

Comme l'auteur démontre par ailleurs un talent indéniable pour mettre en scène le quotidien sordide de la prostitution et de la drogue dans la grande cité écossaise comme la toile gluante des milieux d'extrême droite britanniques, on a donc naturellement envie de faire un bout de chemin supplémentaire avec Anna Cameron, Cath Worth et Jamie Worth...
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Excellent roman policier atypique. Atypique parce qu'il ne se focalise pas sur une seule personne ni sur une seule enquête. C'est la vie quotidienne de l'unité d'intervention dirigée par Anna, la Flexi et la vie quotidienne des gens qui y travaillent. le fil rouge est bien sûr les agressions envers les prostituées, l'intrigue qui file tout au long du livre et qui prend une grande partie du temps des intervenants. Mais il y a aussi la rencontre d'Anna avec Ezra, un vieil homme attachant qui se fera tuer et dépouiller, une manifestation d'orangistes (Irlandais protestants) en plein coeur de Glasgow. Néanmoins, la part belle est faite aux relations entre les personnages : l'ambiguïté entre Anna et Jamie, son ex-petit ami, l'animosité entre Anna et Jenny, la policière sous ses ordres, réticente à toute remarque venant d'elle, ...

Karen Campbell s'intéresse à tous ses personnages, même les seconds rôles, comme Billy Wong, le jeune flic d'origine asiatique, dont on aimerait bien qu'il intègre son équipe. Elle développe plus les caractères d'Anna, de Jamie et de Cath, sa femme et de quelques autres. On sait presque tout de la pauvreté sentimentale d'Anna, du couple de Jamie et Cath qui part en vrille après la naissance de leur fille et des interactions du travail sur la vie privée et inversement. Elle ne tente pas de nous rendre tel ou tel sympathique, elle n'omet pas ses défauts, comme la tendance à l'emportement d'Anna ou son égoïsme, ou la déprime de Cath, son laisser-aller, ...

On est à la fois en plein coeur du commissariat et en plein coeur des vies des flics, et c'est une très bonne nouvelle, ça fait de ce roman plus qu'un roman policier parmi d'autres. Je n'ai rien contre le genre policier, mais il arrive parfois qu'on tombe sur un livre de ce style qui ne laisse place qu'à l'intrigue au mépris des personnages ou d'une certaine réalité. Pourquoi pas, il en faut pour tous les goûts, et si c'est bien fait, je ne dis pas non a priori. Là, on est en plein réalisme, en plein dans les quartiers chauds de Glasgow avec les descriptions des lieux, parfois sordides, des gens qui y vivent dans la misère, des gens qui y travaillent, des camés, des dealers, des prostituées, ... le langage adopté sonne juste également, entre familiarités, argot, langage un peu plus soutenu pour d'autres scènes, l'auteure joue avec les différents registres. le fait qu'elle écrive autant sur ses personnages pourrait me faire dire qu'on est dans un polar social, sociétal ou dans un roman plus classique avec une intrigue policière en toile de fond. Un peu comme dans Furioso, un livre que j'avais beaucoup aimé pour les mêmes raisons, ou comme dans certains polars nordiques dans lesquels les personnages ont une vraie importance, presqu'une vraie vie, mais les horreurs des meurtres en moins, car là, Karen Campbell nous évite le serial killer, l'hémoglobine et les descriptions détaillées des victimes. On pourrait résumer son livre ainsi : de l'humain, beaucoup d'humain et une grosse pointe de policier pour lier le tout, ou vice-versa, mais avec toujours beaucoup d'humanité.

Karen Campbell est une ancienne flic qui écrit là son premier roman débutant ainsi une série selon l'éditeur, que je suivrai très très volontiers. Vivement la suite.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Une fois n'est pas coutume, le titre français "Trottoirs du crépuscule" me semble refléter plus fidèlement l'ouvrage que son original "The Twilight Time".
Car si le crépuscule est bien la toile de fond du récit - crépuscule des jours, des illusions, des espoirs, banal lot des vies ordinaires- le trottoir est, lui, omniprésent avec ses hôtes attitrés, flics et fliquettes de base, putes et macs de base eux aussi. Ne manquent que les chiens et leurs crottes.
Une négligence que l'auteur s'applique à rattraper, peut-être par association d'idées, nous transportant dans l'intimité des protagonistes, le distingué couple Worth (ne boudons pas l'allusion lexicale) et la singulière Anna (singulière, comme une), ne nous celant rien des détails le plus signifiants de leur vie quotidienne et domestique. Je vous en épargne les exemples.
Hors le trottoir et ses dépendances, le commissariat de police de quartier, haut lieu de manifestation de l'élévation et des sentiments, constitue naturellement l'horizon de déambulation de nos héros de tous les jours.

C'est ce que veut l'auteur et peut-être le sous-genre de "police procedural" (merci à Charybde2 qui m'a fait connaître cette classification) et c'est ce qui m'a paru si peu stimulant, eu égard à ce que j'attends d'un polar, essentiellement un exercice de stimulation intellectuelle assaisonné au tabasco.
Je me suis donc concentré sur ce qui peut faire l'originalité de l'ouvrage, l'opposition des caractères féminins et la problématique de "la femme qui quitte son emploi pour élever un enfant", exprimées de façon bien sentie, efficace et juste, me semble-t-il. Evidemment pas propre au milieu policier, mais cette spécificité aurait pu être mieux exploitée.
Ce lot de consolation ne justifie pas de devoir faire aussi longtemps le pied de grue dans ce marigot peu relevé d'uniformes bleus.
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Anna Cameron a été nommée à la tête de la nouvelle brigade d'intervention chargée de la petite délinquance à Glasgow. Sa mission est difficile, d'autant plus que son ex, Jamie, est sous ses ordres. La femme de ce dernier, Cath, est au bord de la dépression depuis qu'elle a quitté la police pour s'occuper de leur enfant. Tour à tour rivales et complices, les deux femmes s'allient. Premier roman.
 Karen Campbell nous introduit dans le quotidien de la brigade d'un commissariat de quartier. Cette unité d'intervention est dirigé depuis peu par une femme . Et à Glasgow comme ailleurs, le milieux des flic est un milieu machiste et c'est rien de la dire. Mais Anna est une femme de ressources et des ressources il va lui en falloir pour mener à bien son enquête.
Une enquête qui va nous embarquer dans les quartiers crasseux de Glasgow. Les quartiers populaires laissés à l'abandon par la municipalité. L'une des plus grandes villes du Royaume-Uni qui a perdu de sa superbe et où le chômage va galopant. La ville la plus peuplé d'Écosse qui s'enfonce dans la pauvreté et qui voit ses vieux démon réapparaitre. Criminalité, corruption, trafics, prostitution, mais aussi racisme, délation, homophobie, tous les fléaux que la misère peut engendrer, ressurgissent.
Un premier roman prometteur noir à souhait. Deux beaux portraits de femmes. Une plume attachante. A découvrir.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Très agréable surprise que la lecture de ce roman de Karen Campbell. Pas au niveau de l'intrigue qui reste plutôt de facture classique. Mais c'est dans la caractérisation de ses personnages que la romancière sort son épingle du jeu.

Elle met en scène principalement deux personnages féminins complètement atypiques, loin des profils que l'on trouve habituellement dans les romans du genre.

Une approche qui permet à la romancière d'insuffler une grande d'humanité dans son récit, en confrontant ses héroïnes à un miroir qui ne leur permettra d'esquiver aucun états d'âme, défauts ou erreurs.

Pas de cadeaux pour ses personnages, Karen Campbell ne leur épargne rien et c'est ce qui les rend particulièrement attachants voir parfois imprévisibles. Elle met un coup de projecteur sur leurs fardeaux, leurs complexes, leurs rages, leurs défauts et leurs peines. Et c'est dans les ombres crées par ce projecteur qu'elle nous invite à découvrir leurs richesses, leurs joies, leurs espoirs et leurs désirs.

Elles deviennent le véritable moteur de l'histoire, quitte même à éclipser l'enquête policière, sans que cela ne représente une gêne.

Trottoirs du crépuscule est le premier roman d'une romancière dont je surveillerai avec attention les prochaines publications.

Lien : http://www.4decouv.com/2013/..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
À toi de jouer ! Anna aurait pu voir son sourire se refléter dans ses chaussures qui slalomaient entre les flaques. Quel éclat… Elle était si absorbée qu’elle ne vit rien venir. La fanfare stridente d’un klaxon à l’italienne la força à regagner précipitamment le trottoir. Le conducteur, presque couché dans sa Sinclair C5, secoua la tête et passa en trombe.

Elle attendit qu’il ait tourné le coin pour traverser et pousser la porte vitrée du poste. Aussitôt, des relents familiers de Javel, de cirage et de pissotière la prirent à la gorge. N’ayant pas le code de la porte intérieure, elle resta plantée dans le sas comme une conne, ses affaires sur les bras. À travers la cloison vitrée, elle voyait les flics s’activer. À son clavier, la préposée au standard réclamait quelqu’un pour s’occuper d’un vol à l’étalage tandis que l’officier de permanence, penché sur son épaule, mastiquait son sandwich en faisant pleuvoir des miettes sur l’écran. Radio 2 clignotait en silence. Il ne devait pas y avoir de match de l’Old Firm ce week-end-là, car rien ne bougeait du côté des cellules. Matin calme au poste de Stewart Street.
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C'était le temps idéal pour ça. Le vent avait retourné le ciel comme un gant et, par là-dessus, une petite averse avait fini de tout nettoyer. La journée s'annonçait belle.

A toi de jouer ! Anna aurait pu voir son sourire se refléter dans ses chaussures qui slalomaient entre les flaques. Quel éclat... Elle était si absorbée qu'elle ne vit rien venir. La fanfare stridente d'un klaxon à l'italienne la força à regagner précipitamment le trottoir. Le conducteur, presque couché dans sa Sinclair C5, secoua la tête et passa en trombe. (p.13)
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Deux ans plus tard, elle était officier de police accrédité, et autorisée à porter des armes à feu. Elle avait protégé et escorté des flopées de VIP, emballé des tas de corps en pièces détachées suite à diverses explosions et même rédigé un mémoire intitulé « Le Rôle des unités pluridisciplinaires dans la police moderne » (encore qu’elle ait renâclé à abandonner son titre initial : « Les Poulets polyvalents » !). Son mémoire lui avait valu la meilleure note jamais attribuée pour un master, d’où sa promotion à la commission Prospective et Logistique, à la Direction des services – et, probablement, son affectation ici.
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Prologue

– Rentrez votre bras !

– Non, chérie, non. Laisse-moi respirer un peu…

Un bras maigre et velu, s’obstinant dans son défi.

– Rentrez-le, je vous dis.

Qui est-ce qui commande ici, hein ?

– Je veux pas qu’on m’enferme.

Là, vous sortez votre matraque et vous cognez sur la porte, de toutes vos forces.

– Vous allez obéir, oui ? Rentrez-moi ce bras !

– Allez, chérie, j’ai besoin de respirer…

Elle refuse de rentrer dans son trou, cette patte d’araignée malingre qui s’agite sans pouvoir vous atteindre. Alors vous cognez, vous cognez dessus encore et encore, pour vous protéger.
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J'ai quelques bons souvenirs en commun avec ce vieux Jimmy , alors je me suis résignée à venir m'encanailler dans ce boui-boui avec vous .
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