AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ecumedemots


" Maman est morte ".
C'est par des mots simples mais troublants, d'une grande puissance que ce roman marque le lecteur dès les premières lignes.

Cette oeuvre nous présente un anti-héros, Meursault, Meursault l'étranger. L'Etranger à la vie qui suit son cours, aux sentiments, à la société, qui reflète l'absurdité propre de la condition humaine.
Et c'est à travers ce personnage absurde, une narration à la première personne du singulier, que Camus retranscrit la singularité absurde de la peine de mort, de l'homme et ses rapports, son existence. On se retrouve étranger à l'esprit de pensée de ce personnage, handicapé des sentiments qui ne peut empêcher de susciter de la sympathie de notre part, l'envie de le prendre dans ses bras malgré les prises de positions aberrantes qu'il adopte. On serait d'abord tenté de critiquer de manière vive cet anti-héros qui, au premier abord apathique, ne peut qu'attiser l'antipathie.
Et c'est là tout le talent, la magie de Camus : engager le lecteur à éprouver de la pitié et de la cordialité pour ce dernier qui ne semble éprouver aucun chagrin, après le décès de sa mère et abat une personne de sang froid, sans aucun remord. de ce fait, nous sommes frappé par l'absurdité qui transite à travers ce roman. Celle qui relève du personnage, du lecteur l'apprécier malgré tout. Un pur chef d'oeuvre qui nous invite à réfléchir sur l'être humain, les rapports qu'il entretient avec le monde, sa condition, la justice. Après tout, comment peut-on condamner à mort un autre ? Non, Meursault n'a pas pleuré sa mère. Oui, Meursault à tué de sang froid. 4 balles. Mais on ne peut se rendre complice d'une telle sentence, agréer à une lourde peine. Comment juger quelqu'un extérieur à sa vie, le conduire à la peine de mort ?
L'indifférence incongru du protagoniste va être punie. Au-delà de l'indifférence de Meursault, c'est aussi celle de l'Homme face à la peine de mort qui est blâmée, au pouvoir de décider du sort de l'autre. Par ailleurs, l'oeuvre nous rappelle également les convenances sociétales, cet aspect de la société qui veut que vous y répondiez au risque d'être mené à votre perte car l'indifférence, la différence ne sont point acceptées. Croyez-moi, ce qui est sûr est que vous ne ressortirez pas indifférent de cette lecture.
Camus nous offre un éventail de réflexions.
À LIRE ABSOLUMENT !

«L'absurde est la notion essentielle et la première vérité.» le Mythe de Sisyphe
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}