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Critique de christinebeausson


Parce qu'il est "le frère de l'arabe tué par un certain Meursault dont le crime est relaté dans un célèbre roman du XXe siècle" je ne peux entamer le Goncourt du premier roman 2015 sans revisiter mes classiques.
Alors relecture près de cinquante ans plus tard de ce roman.
Il me reste les mêmes impressions que dans mon adolescence, un style épuré, des phrases courtes, des pensées si simples qu'elles ne semblent pas nécessaires d'être relatées .... Et puis le récit s'enchaîne et nous accompagnons Meursault jusqu'au crime sans douleur, avec une simplicité calme en sentant que tous les gestes sont inéluctables ....
Quelle force dans le texte !
Des extraits juste pour vous rappeler
que l'on pouvait avoir " la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français"
"Qu'un homme qui n'aurait vécu qu'un seul jour pourrait sans peine vivre cent ans dans une prison. Il aurait assez de souvenirs pour ne pas s'ennuyer."
Que l'on comprenait "à quel point les jours pouvaient être à la fois longs et courts. Longs à vivre sans doute, mais tellement distendus qu'ils finissaient par déborder les uns sur les autres."
Savoir que " Mais j'étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n'avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu'elle me tenait. J'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. J'avais vécu de telle façon et j'aurais pu vivre de telle autre. J'avais fait ceci et je n'avais pas fait cela. Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait cette autre. Et après ? "
Lire et relire l'étranger pour ne jamais rester étranger à nous même, pour avoir envie, comme la mère de Meursault, à la fin d'une vie d'être prêt à jouer à recommencer.
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