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Critique de oiseaulire


Un homme, victime d'un accident d'avion, tombe littéralement du ciel. Il est admis à l'hôpital dans le coma, non seulement gravement blessé, mais aussi manifestement atteint d'une cirrhose alcoolique et de la fièvre jaune. Sa fin est proche et il n'a sur lui aucun papier : on ne connaît donc ni son identité, ni sa nationalité, ni la raison pour laquelle il a décidé de voyager en avion privé alors que cette partie du monde est traversée par un cyclone et que tous les vols ont été annulés. Des infirmières, un jeune médecin prétentieux et chevelu, un chef d'internat assez âgé, un chirurgien impatient, une religieuse compatissante, un voyant philosophe et un poète se relaient à son chevet.
A tour de rôle la religieuse, le voyant et le poète vont imaginer la vie de cet homme et les raisons pour lesquelles son parcours s'achève ainsi, solitaire dans un lit d'hôpital. Ces raisons, ils les rêvent, les déduisent, les ressentent, les expriment en fonction de leur personnalité propre, de leur philosophie, et de leur conception de l'art. Le météore est un livre à la fois agréable à lire et point trop facile. L'auteur y développe à travers trois points de vue différents (compassion et foi/philosophie/art littéraire) la destinée humaine dont l'inconnu (monsieur X), déserté de toute conscience et de tout souvenir, est le représentant idéal, parce que sans visage : un support vierge offert à la réflexion et aux ressentis de ceux qui l'accompagnent dans son agonie.
Et voilà que ces trois points de vue, tout en étant différents, ne s'excluent nullement, mais s'enrichissent mutuellement.
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Karel Capek est un auteur tchèque extrêmement important né en 1890 et mort en 1938. Opposant au nazisme qu'il a tourné en ridicule dans son roman "la guerre des salamandres", il est mort d'un oedème pulmonaire quelques temps avant son arrestation qui avait été programmée par le régime.

J'ai beaucoup d'admiration pour Capek : son imagination, sa rigueur et sa lucidité n'en faisaient pas un piètre adversaire pour le régime nazi et il est compréhensible qu'il ait été inscrit en priorité sur la liste des intellectuels à éliminer.

Il écrivit en 1920 une pièce de théâtre intitulée "R.U.R" qui le fera connaître du monde entier et dans laquelle il s' interrogea sur l'avenir d'une humanité livrée aux robots.
Et je cite Wikipedia : "Le terme robot apparaît pour la première fois dans la pièce de théâtre (science-fiction) de l'auteur Karel Čapek : R. U. R. (Rossum's Universal Robots). Le mot a été créé par son frère Josef à partir du mot tchèque « robota » qui signifie « travail, besogne, corvée".
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