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Critique de jasmineandviolet


Tout commence en août 1980 lors d'une soirée privative annuelle de la base nautique des Crozes dans le sud du Massif central. Un groupe de quatre adolescents conviés à la fête décide de se retirer sur l'îlot des Bois-Obscurs situé au centre du lac pour y camper. Après s'être montrés réticents, leurs parents ont fini par donner leur aval à la condition qu'ils soient de retour le lendemain matin à 10 heures. le dimanche matin, le petit groupe n'étant pas de retour à l'heure convenue, l'un des parents décide dans un accès de colère de se rendre à la nage sur l'îlot. Il y découvre une scène d'horreur absolue, les corps des jeunes adolescents ont été mutilés et dénudés. Seule rescapée de ce massacre, Florie, la plus jeune du groupe, se mure dans le silence pour ne jamais en sortir. Cette macabre découverte signe le début du déclin du village de Valdérieu qui ne saura se remettre de ce drame qui l'a entaché.
Trente-quatre-ans plus tard, celui qui a été reconnu coupable purge sa peine de prison derrière les barreaux. Originaire de Valdérieu, Marc-Edouard Peiresoles, éminent chercheur en histoire à l'Université de Toulouse, a vu son monde chamboulé par ce drame. Cette histoire dont il n'a été témoin que de loin continue de le hanter. Convaincu que les peurs qui sont ancrées en lui sont la conséquence de ce qui s'est tramé cette soirée d'août 1980, Peiresoles décide de mener sa propre enquête.

Comme à son habitude, l'auteur adopte dans ce troisième ouvrage un rythme assez lent mais qui n'est pas pour desservir le roman. Ce rythme choisi par l'auteur confère au livre un pouvoir immersif assez puissant.
Comme ce fut le cas dans « Un diable sur les épaules », Christian Carayon prend le temps de décrire l'environnement dans lequel il plonge le lecteur, de dépeindre les personnages dont la personnalité est fouillée.
Dans « Un souffle, une ombre », on se retrouve propulsé aux confins d'un village niché dans le Massif central, un village détruit par une tragédie qui continue de hanter ses habitants et ses murs.

Pour ce qui est des personnages, Christian Carayon a su créer un attachement au personnage central, on est ému par ses fêlures qu'il dissimule derrière son masque de professeur émérite. L'intégration de son histoire d'amour avec une étudiante et sa vie professionnelle au sein de l'Université contrebalancent la dureté de l'histoire dans laquelle on est plongée.
Plus qu'au personnage principal, on s'attache aux autres personnages, les enfants victimes, les parents qui survivent mais ne vivent plus, les habitants marqués par ce drame indélébile.
L'on se trouve ici non pas au coeur d'une enquête menée par un policier mais par un historien en manque d'inspiration professionnelle, sous forme d'une enquête journalistique. Une enquête un peu égoïste menée par Marc-Edouard Peiresoles dans le but de mettre un nom sur le visage du véritable coupable de ce massacre afin de pouvoir exorciser ses peurs les plus enfouies, une quête plus qu'une enquête. L'historien va se heurter au silence des parents qui ne veulent rouvrir d'anciennes plaies trop difficilement pansées, à la multitude de documents retraçant l'enquête passée.

Christian Carayon réussit à nous faire suspecter tout le monde, le suspense est maintenu jusqu'au bout, jusqu'à ce que l'auteur décide de nous livrer le fin mot de l'histoire. Christian Carayon réussit avec brio à nous embarquer dans cette histoire d'enquête empreinte de psychologie. Une histoire où l'auteur nous fait nous questionner sur l'impact des événements passés sur nos vies dont certains nous font avancer et d'autres nous en empêchent.

Un roman dont j'ai apprécié la lecture et qui me donne envie de lire les suivants.
Lien : https://parlesyeuxdesonia.wo..
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