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Critique de MissSherlock


La Stratégie Ender a reçu le Prix Hugo et le Prix Nébula du meilleur roman en 1986 et est considéré par les spécialistes de l'oeuvre de Orson Scott Card comme son meilleur roman. Je ne peux pas donner mon avis sur ce point puisque La Stratégie Ender est le premier roman de l'auteur que je lis. Par contre, je peux d'ores et déjà dire qu'il m'a donné envie de découvrir les autres livres de l'écrivain.

L'auteur installe une intrigue très prenante, riche en rebondissements où le suspense ne faiblit jamais. le style est concis, sans fioriture et les dialogues sont très percutants car souvent caustiques et drôles.

Le lecteur est placé dans une situation inconfortable puisque le roman met en scène des enfants qu'on oblige à se comporter comme des adultes. Ainsi on ne peut s'empêcher de ressentir une profonde empathie pour eux (surtout pour Ender) quand bien même ils commettent des actes monstrueux. D'un autre côté les adultes ne sont pas totalement écoeurants (même s'ils se conduisent tous comme des ordures) puisque leurs motivations ne sont pas égoïstes mais visent au contraire le bien de l'Humanité. Ainsi le lecteur oscille en permanence entre dégoût, sympathie et exaspération.

Le récit multiplie les fausses pistes et les péripéties et on se réjouit ou s'angoisse en fonction des réussites ou des échecs des enfants à qui rien n'est épargné (violence, manipulation, isolement, fausse sympathie... ). L'idée même de confronter des enfants à des situations dangereuses est excellente car elle engendre une réflexion sur plusieurs thèmes comme le conditionnement, la liberté de penser, la manipulation des populations, l'opposition entre éthique et stratégie militaire ou encore la compassion et le pardon. Ces thématiques sont abordées de façon intelligente par Orson Scott Card qui ne tombe jamais dans le travers du manichéisme.

Pourtant La Stratégie Ender n'est pas exempt de défauts. Tout d'abord il est déséquilibré avec une longue première partie et une fin rapidement expédiée. Je me suis sentie aussi sonnée que Ender quand j'ai compris que tout était fini. Ensuite le passage sur le Pacte de Varsovie et le mode de vie collectiviste des Doryphores a des allures de théories anticommunistes simplistes pour ne pas dire grossières. Enfin l'idée qu'il faille un surhomme pour sauver l'Humanité n'est pas du tout à mon goût, il y a là des relents eugénistes déplaisants.
Cependant ces défauts sont tout à fait mineurs comparativement à la qualité du récit et aux questions pertinentes qu'il soulève.

La Stratégie Ender est un très bon roman que je ne peux que conseiller aux amateurs de SF. J'ai à présent très envie de découvrir les autres romans et nouvelles du Cycle Ender ainsi que l'adaptation cinématographique de Gavin Hood que je regrette de ne pas être allée voir en salles.

Merci aux Editions J'ai Lu et Babelio qui m'ont permis de découvrir le roman dans le cadre du Masse Critique de Novembre.
Lien : http://le-bric-a-brac-de-pot..
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