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Critique de Tatooa


C'est un témoignage et une biographie vraiment touchants et émouvants.
La rudesse de la vie paysanne est fort bien décrite, l'attachement à la terre plus qu'aux enfants, les mariages arrangés qui, contrairement à ce que je croyais, avaient également lieu chez les plus pauvres, pour des questions de patrimoine, l'absence de bonheur, le travail à outrance et la fatalité comme horizon, et, petite lueur d'espoir, les changements lents dans les mentalités des gens.

Ce bouquin est un condensé d'humanité, toute, la belle et la moche, et son auteure est une femme absolument admirable, qui a porté à bouts de bras toute sa famille, frappée d'un nombre de malheurs considérable, et qui garde son espérance en l'humain tout du long, quand bien même ces humains ne sont guère recommandables...

Il est quand même à noter que l'absence d'attachement, d'amour familial, même, provoque nombre de désastres familiaux. La religion également, puisque, quelque part, elle en est à la base. Quand on est si puritain qu'on en est à pratiquer la sexualité avec des chemises de nuit à ouvertures "bien placées", comment voulez-vous qu'une quelconque sensualité ou tendresse en découle. Alors Emilie a tout rejeté de la religion, qu'elle a pris comme bouc émissaire, et je doute qu'elle aurait pu faire autrement car la survie, ça passe avant tout le reste, au final. Mais nul doute que l'ambiance familiale a aussi joué un rôle non négligeable dans l'ensemble des événements qui nous sont décrits ici, en plus de l'ambiance historique, car traverser deux guerres mondiales, avec les "progrès" des technologies fulgurants du 20ème siècle, c'est ce qui est arrivé de pire à cette génération, les pauvres... Comment voulez-vous que les générations post 1945 en sortent indemnes ? Impossible...
Nous vivons en France la plus longue période de paix qu'il y ait eu en ce moment-même. Rien que de cela, je suis reconnaissante.

Et je vous le dis en vérité : je croise les doigts pour que ça n'arrive jamais, mais avant d'arriver à envoyer mon fils comme chair à canon à la guerre, il faudra me passer sur le corps...
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