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Critique de Emnia


Emnia
06 décembre 2017
L'ouvrage de Philip Carlo, malgré tout le soin qu'on sent à la lecture apporté à sa documentation et le fait qu'il s'appuie sur de très nombreux entretiens avec le tueur, m'a dérangée dans son approche du sujet.

Le contenu est dense, c'est indéniable. On referme l'ouvrage en ayant l'impression de tout savoir sur Ramirez, sa famille, son enfance, ses goûts en matière de musique, de littérature, sa passion pour Satan, ses crimes, son interminable procès, ses avocats médiocres, sa vie dans le couloir de la mort ainsi que sur tous les policiers ayant participé à sa traque. Le problème ici n'est pas le sujet, je savais à quoi je me risquais en abordant un "true-crime" consacré Richard Ramirez, mais le ton et le manque de recul et d'objectivité de l'auteur. Au détour de phrases ou d'expressions, l'auteur n'hésite pas à verser dans le gore ou le sensationnel, inutilement selon moi vu l'extrême violence des crimes dont il question ici. J'ai abordé l'ouvrage dans une édition audio et la voix du narrateur, évoquant celle d'un flic blasé, accentuait largement cette impression que l'auteur manquait de sobriété.

Carlo esquisse çà et là des pistes intéressantes, sans les explorer malheureusement, en particulier la nouveauté que constituait The Night Stalker à l'époque, le FBI n'ayant encore jamais eu affaire à un tueur de son espèce. J'aurais aimé découvrir plus largement l'impact de cette affaire sur les méthodes policières, sur le profilage. La panique engendrée à Los Angeles en 1984 et 1985 par les meurtres et viols commis par Ramirez aurait été digne d'une attention plus appuyée de la part de l'auteur. Il la mentionne, mais de façon purement matérielle, s'attachant aux barreaux qui apparaissaient partout aux fenêtres, plutôt qu'à l'aspect psychologique.

Le point qui m'a le plus dérangée est l'insistance de l'auteur sur les innombrables groupies du tueur. Une fois encore, Carlo se limite aux faits, sans recul ou mise en perspective, et à son jugement personnel, au risque de s'empêtrer dans la psychologie de bazar et les jugements à l'emporte-pièce. Certains détails donnés sont d'ailleurs d'un mauvais goût achevé. J'aurais apprécié que la parole soit laissée sur ce point à des spécialistes, capables de poser une vraie analyse d'un phénomène difficilement compréhensible pour le lecteur.
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