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Critique de Bibliozonard


« A couple of comedians – ‘79 »

A l'image du duo Dean Martin et Jerry Lewis (voir couverture 10/18-2019), les deux amis Jim, l'expansif mélodieux (chanteur/comédien) et David, taiseux comique (comique/comédien), se pavanent, boivent, fument des « bèdos », snifent de la coke, s'empiffrent de pilules diverses et variées ; entre les représentations et les montages de films où l'on parle de festivité et pas tellement de boulot.
Jim et David sont les saltimbanques de Jim Harrison sans la pêche et la cuisine.
« C'était la base même de notre duo, moi lent, lui rapide, moi qui n'ai pas la lumière dans toutes les pièces, lui qui ne manque jamais de repartie, qui a toujours une chanson à chanter, des pas de danse à exécuter, mais qui jamais ne se moque de moi, ne chante ni ne blague à mes dépens, mon bon camarade indéfectible, enthousiaste et obligeant qui aimerait me voir sortir de mon mutisme, lui l'homme au franc-parler et moi celui qui, à la toute dernière minute, trouve le mot, la phrase ou le grognement qui fait s'écrouler la salle de rire. » (38-39)
-->Les dessous d'Hollywood, tout ce qu'un film emmène avec lui de sa création à son oubli. La joie factice que partage le duo sur scène ou sur la couverture du livre. Ils nous montrent du rire, de la joie ; le rideau fermé n'est que mélancolie, déprime, perversité, sexe, drogue, alcool.
Un livre noir sur l'amitié, la fête, l'amour, la haine, l'angoisse, la mort, la réussite et l'échec, l'éternité et l'oubli.

Deux comédiens c'est une représentation d'un monde obscur, ou rient les innocents, damnés cons et pleurent les rêveurs, condamnés.

Le style est mélancolique : et pour cause, on baigne dans les années 1985, période de la chasse aux sorcières (sentiment de paranoïa, confiance effritée) ; dans l'existentialisme ; dans la post beat avec le même ton dans le réalisme. Carpenter est sous l'influence de grands auteurs américains du début du siècle comme Faulkner, Hemingway ; ou ceux issus de la génération perdue tels que FS Fitzgerald.
Une époque où l'édition privilégiait les auteurs qui ciblaient le mieux l'approche sociologique, ethnique et politique de son temps hyperactif (par exemple voir« Little Rock 1957 » de Thomas pour cibler le thème dont ils étaient friand à l'époque). Une partie de la population américaine privilégiait le critère ethnique du melting-pot, le multiculturalisme. Beaucoup d'auteurs ont été encensés, de ce fait, plutôt que de grands auteurs classiques américains.
Imaginez un peu dans quel siècle Carpenter débarque. Hyper riche sur le plan historique avec ses conflits, et surtout sur le plan littéraire, où les courants se suivent : renaissance de Harlem (pluralisme culturel majeur et capital), génération perdue (entre deux guerres) et la beat génération (les sixties).
L'auteur marque sa place en s'imprégnant de tout cela avec un livre brillant : « Sale temps pour les braves ». Deux comédiens et promo '49 sont dans le même état d'esprit.

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