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Critique de KrisPy


J'aurais beaucoup aimé lire et apprendre sur l'histoire des Stones, et plus particulièrement sur Brian Jones, génie créatif multi-instrumentiste de la bande, disparu trop tôt, après avoir été chassé de ce groupe de légende qu'il avait contribué à rendre crédible et durable.
Mais ce « Rolling Stone dans le Rif » de Gaston Carré me demeure inaccessible et me fatigue. Nonobstant les catéchumènes se livrant au panégyrique des phylactères des épigones… Oué, ça veut pas dire grand-chose, mais ça me défoule de mettre bout à bout certaines des perles de ce psychologue écrivain hétéroclite qui collectionne les mots savants et en fait étalage et usage un peu trop souvent pour être honnête. Ce style ampoulé qui succède au récit fluide, c'est pénible et ça n'apporte rien, on se dit juste que ce monsieur Carré a très envie de montrer Ô combien est grande sa cûltûre cultivée à l'ombre de ses longues études de psycho.
« Jones a-t-il entrevu en son propre regard la pâle radiance de cette vacuité ? » voilà le genre de phrase qui m'horripile. Puté, on est pas chez Houellebeq ! Déjà chez Michel, c'est limite, et j'accepte car c'est entendu, le Houellebeq pense ainsi.
Ou encore « C'est comme si le corps social ….. , avait été paralysé par cette drogue qui sapait jusqu'à la moelle et sa substance cérébrale, au point de laisser libre cours, de surcroît, aux catéchumènes se livrant à son panégyrique. ».
Mais aussi, « La déréliction atteint son paroxysme quand Jones découvre l'héroïne, la plus puissante des substances, la plus mystérieuse, et partant, la plus prestigieuse, affichée dès lors en phylactère sous l'image des Stones, en nouveau produit d'appel pour un groupe qu'Andrew Oldham affublait de perruques miteuses et de nez poudrés. »….
Voilà le genre de phrase à rallonge, redondantes et absconses, qui me rendent cet ouvrage indigeste et nauséabond. D'ailleurs, que veut dire « et partant » ?! non, vraiment, ce genre de phrase n'est pas nécessaire.
C'est fort dommage au demeurant (puté, c'est contagieux !), car l'homme connait apparemment bien son sujet, ce mystérieux Mister Jones B., il en a bien cerné le contour, et même l'essence, et certains chapitres se lisent vite et bien, me donnant envie de me replonger dans cette musique appréciée que je connais, mais pas tant que ça.
Mais las, je m'emporte régulièrement, bondissant comme piquée par une mouche du coche lorsque je lis ces mots, lourds, vides de sens car trop complexes et trop peu usités.
Saluons tout de même le travail de recherche sur le Maroc et ses coutumes, mais sachant que Carré a déjà écrit sur le sujet de l'islam avec « Retour en barbarie », on se doute qu'il n'est pas en Terra Incognita. Je salue, et dans le même temps, je rejette, car, comme à chaque fois, l'anecdotique prend le pas sur les faits, tout cela ampoulé et enluminé de références que seuls des érudits peuvent se targuer de connaitre.
Pas assez de liberté, trop de cadre, et trop d'étalage le concernant, ce monsieur Carré, au détriment de Mister Jones ; le sujet est finalement survolé, ce ne sont que pensées, ressentis, fantasmes, ou reportage copié-collé de faits connus. C'est un essai autour de la décadence de Jones, inspirant des souvenirs à l'auteur. Ça n'apporte rien à la légende, ça n'apporte rien au fait divers.
Je n'ai pas aimé cette lecture, mais je remercie Babelio, Masses critiques, et les éditions Erick Bonnier pour leur envoi.
Faites plus simple, soyez plus humble monsieur Carré, vous y gagnerez en lisibilité et en crédibilité. Vos « flamboyances », vos envolées lyriques ne m'ont pas touchées. Suis-je passée à côté de votre style ? Sauront-elles toucher d'autres lecteurs moins farouches et moins fermés à la sémantique tortueuse ? Les mois à venir nous le diront.
Oh, et à propos de lisibilité, monsieur l'éditeur, dîtes donc à monsieur l'imprimeur de revoir son impression : toutes les 10-15 pages, une phrase se retrouve à moitié effacée, mal imprimée, comme gommée.
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