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Critique de oran


oran
17 septembre 2016
La première dissertation de philosophie que doit rendre H., un élève de terminale S est :
« Peut-on se mentir à soi-même » ?
L'exipit du livre s'achève par ces mots
« Qu'il ne joue pas la comédie pour les autres, j'en suis sûr, mais est-ce que le menteur qui est en lui ne la lui joue pas ? »
Plus que quiconque, Jean-Claude Romand a dû se poser, inlassablement cette question. Lui qui fit croire avec un aplomb magistral, outrecuidant, à son entourage familial, à son cercle amical, à sa maîtresse, qu'il était un autre , différent de ce que la réalité affichera dramatiquement après coup. Les éléments de ce livre, ses réactions fatales permettent de répondre qu'il était tantôt conscient de sa situation, tantôt empêtré, noyé, dans ses mensonges cauchemardesques qui occultaient la réalité, et qui finissaient pour lui, pendant quelque temps , par devenir évidence pour ne pas sombrer plus, avant que la vérité crue ne le rattrape.
Lui, qui, acculé par son imposture mythomane deviendra un assassin. Combien de personne tua t-il en vérité ?
Une histoire vraie qui percuta, fascina Emmanuel Carré au point de vouloir en faire le récit après l'autorisation du personnage. Un livre où l'on retrouve de larges éléments biographiques, des détails mettant en exergue des similitudes entre l'écrivain et le mythomane meurtrier, un reportage sur le vif, une chronique journalistique.

Et au-delà de la lecture, on peut s'interroger sur le devenir de Jean-Claude Romand, condamné à perpétuité mais libérable depuis 2015. Comment pourra-t-il vivre désormais en liberté, à 62 ans, après une longue vie de mensonge et d'enfermement par le mensonge en s'assumant, en toute vérité ?


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