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Critique de Darjeelingdo
L'adversaire est le récit d'un fait divers sordide de 1993 , l'affaire Jean-Claude Romand, cet homme qui pendant 18 ans a vécu dans le mensonge , s'est inventé une vie , a arnaqué sa famille et trompé tout le monde, puis, sur le point d'être découvert, a assassiné femme, enfants et parents.
Emmanuel Carrère semble avoir été comme fasciné par cette histoire et en fait un récit quasi journalistique, se mettant dans les pas de Romand pour tenter de comprendre sa personnalité et ce qu'il a pu ressentir pendant toutes ces années. Il faut dire que ce fait divers monstrueux interroge en effet : comment se fait-il que personne , parmi ses proches et ses amis, n'ait jamais rien découvert ? Comment cet homme a t-il pu, à partir d'un premier mensonge somme toute « banal » en arriver à un tel engrenage et à une telle folie ? « J'ai construit ma propre prison, et je me suis enfermé dedans », déclare t-il.
Si le livre nous fait revivre les étapes de cette descente aux enfers, il ne délivre aucune explication , comme le procès (auquel Carrère a assisté ) n'en a donné aucune puisque ni Romand ni les multiples experts qui l'ont examiné n'ont pu vraiment expliquer son geste. Faut-il y voir la main de Satan, « l'adversaire » du titre ?
C'est bien écrit, sobrement, et le livre se lit jusqu'au bout pour tenter de comprendre l'incompréhensible.
On peut toutefois se demander s'il était nécessaire de consacrer un livre à cette histoire et si finalement Jean-Claude Romand , à travers ce récit et par ses échanges avec le romancier (« Cher Jean-Claude Romand, ») n'a pas ainsi trouvé ce qu'il cherchait : une forme de reconnaissance qui lui a manqué toute sa vie ! D'autant que les dernières pages sur sa « rédemption », touché par la grâce divine et admiré pour cela par les « Intercesseurs » catholiques mettent plutôt mal à l'aise.
Challenge solidaire 2023
Emmanuel Carrère semble avoir été comme fasciné par cette histoire et en fait un récit quasi journalistique, se mettant dans les pas de Romand pour tenter de comprendre sa personnalité et ce qu'il a pu ressentir pendant toutes ces années. Il faut dire que ce fait divers monstrueux interroge en effet : comment se fait-il que personne , parmi ses proches et ses amis, n'ait jamais rien découvert ? Comment cet homme a t-il pu, à partir d'un premier mensonge somme toute « banal » en arriver à un tel engrenage et à une telle folie ? « J'ai construit ma propre prison, et je me suis enfermé dedans », déclare t-il.
Si le livre nous fait revivre les étapes de cette descente aux enfers, il ne délivre aucune explication , comme le procès (auquel Carrère a assisté ) n'en a donné aucune puisque ni Romand ni les multiples experts qui l'ont examiné n'ont pu vraiment expliquer son geste. Faut-il y voir la main de Satan, « l'adversaire » du titre ?
C'est bien écrit, sobrement, et le livre se lit jusqu'au bout pour tenter de comprendre l'incompréhensible.
On peut toutefois se demander s'il était nécessaire de consacrer un livre à cette histoire et si finalement Jean-Claude Romand , à travers ce récit et par ses échanges avec le romancier (« Cher Jean-Claude Romand, ») n'a pas ainsi trouvé ce qu'il cherchait : une forme de reconnaissance qui lui a manqué toute sa vie ! D'autant que les dernières pages sur sa « rédemption », touché par la grâce divine et admiré pour cela par les « Intercesseurs » catholiques mettent plutôt mal à l'aise.
Challenge solidaire 2023
