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Critique de vllc


Après la lecture de ce roman, « les fantômes de Goya », le titre m'apparaît judicieusement choisi.
Nous sommes en Espagne dans la deuxième moitié du 18ième siècle, et les auteurs nous font revivre presque 50 ans d'histoire espagnole avec comme témoin Francisco Goya, peintre du roi. Celui-ci se pose en observateur des évènements dramatiques que connaît le pays, avec notamment les affres de l'Inquisition du Saint Office, puis la répression de l'armée napoléonienne contre le peuple espagnol au lendemain de la Révolution française. le personnage clef de ce roman est néanmoins Lorenzo, personnage trouble, revenant sans cesse sur le devant de la scène politique avec des idées extrémistes au service de la religion puis ensuite au service des idées de la Révolution française. Goya brosse très objectivement et sans complaisance les portraits des grands de la Cour comme des petites gens et a compris la personnalité dangereuse de Lorenzo avec lequel il entretient pourtant des rapports étroits.
A la fin du roman, les Français ont été chassés et le retour au pouvoir des Bourbons d'Espagne marque le retour à une politique réactionnaire et à l'Inquisition. A l'image de Lorenzo, on sent bien que le peintre vieillissant et atteint de surdité est en proie aux tiraillements : il continue de croquer sur le vif les drames dont il est le témoin et constate, désarmé, que l'histoire se répète. « Les fantômes » de Goya sont tous ceux qui ont croisé son chemin et ont été les victimes de la politique espagnole sans que lui, peintre de la Cour, n'ait pu rien changé par son art.
Désillusionné, « il est seul au milieu de la rue vide » (dernière phrase du roman). Est-il le seul à voir l'âme humaine ?
Je suis étonnée par ce portrait de Goya, un peintre que je croyais être plus engagé après avoir dénoncé la répression française (dans el 3 de Mayo). Finalement, il apparaît plus comme observateur que comme acteur dans ce roman et peut-être effectivement « ses fantômes » lui reprochent-ils de n'avoir pas suffisamment oeuvré en tant qu'artiste pour la défense des droits de l'homme ?
On sait qu'à la fin de sa vie, inquiété par l'Inquisition à cause d'une peinture de nu, il choisira l'exil en France.
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