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Critique de batlamb


Dans ce roman, les tropismes baroques d'Angela Carter la poussent à dépeindre des psychologies tortueuses, maladives.

Sans cesse comparée à l'Ophélie de Millet, l'héroïne (répondant au nom d'Annabel) dessine des plantes empoisonnées sur ses murs, et se noie dans un narcissisme confinant au solipsisme : les autres existent uniquement comme des entités soumises à ses fantaisies détachées des réalités crues de l'amour. C'est pourquoi le premier présage qu'elle a de cette réalité, dans un parc au symbolisme capiteux (entre soleil et lune, classique et gothique, Apollon et Dionysos), la terrifie. Comme pour l'acte amoureux, on pénètre dans ce parc par un portail « amoral »…

Amoraux, les deux héros masculins le sont plus ou moins, malgré une éducation ayant tenté de leur inculquer des valeurs dont ils ne savent que faire. « Agis bien parce que c'est bien… mais qu'est-ce-qui est bien ? ». Avec Annabel, ils choisissent mal leur référentiel pour mesurer les mouvements d'un monde matériel où ils se sont perdus. Car cette dernière vit uniquement dans le monde des idées : vouloir prendre appui sur elle est donc un non-sens tragique. Ils se condamnent à suivre le sillage d'Ophélie, vers des profondeurs irrespirables.
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