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Critique de kadeline


Louise a toujours été la petite fille parfaite, invisible, qui ne fait pas de vagues et se laisse porter. Elle ne prend donc aucune décision par elle même et ne sait donc pas vraiment qui elle est et veut devenir. Avec les résultats de parcoursup, elle prend enfin conscience que laisser les autres choisir pour elle c'est à la fois facile et effrayant. Et si ce n'était pas ce qu'elle voulait ? Pourquoi s'enfermer si jeune dans un avenir tout tracé qui s'il fera la fierté familiale ne lui vend pas du rêve ? Mais prendre son destin en main après tout ce temps passé à acquiescer c'est aussi se rendre compte qu'on ne sait pas où on veut aller. Cette prise de conscience entraine des réflexions, des peurs et des changements de comportements qui ne sont pas compris ni par sa famille, ni par sa meilleure amie, Manon. Manon, c'est son opposé, un personnage féminin roux, fantasque, libre, plein de vie… Toutes les réflexions, les étapes de prises de conscience sont très bien retranscrites. Elles sont crédibles et ont un côté universel qui permet de s'identifier. Au départ, l'universalité ne saute pas aux yeux car Louise est issue d'une famille plutôt aisée et sans soucis. On pourrait penser qu'on est dans la complainte d'une pauvre petite fille riche mais cet argument est vite balayé. On passe de « les rêves c'est bon pour ceux qui ont les moyens » à quelque chose de profond sur la vie en général. J'ai beaucoup aimé la dénonciation de parcours sup qui a renforcé l'idée que l'avenir se joue définitivement en terminal, qu'il n'y aura plus de choix, que tout serait décidé jusqu'à la retraite. C'est angoissant, stressant et entraine beaucoup de réflexions sur ce que chacun veut vraiment, le doute n'est plus permis, l'erreur non plus. C'est un sujet d'actualités très bien traité et avec une écriture à la fois soignée et accessible. Les jeux de mise en page, créant des calligrammes participe à rendre vivant ce récit. Il y a un gros changement générationnel qui est mis en mots de manière réussie. Avant si la pression du choix existait, elle cohabitait avec le savoir qu'il y aura toujours moyen de bifurquer, d'essayer, de se tromper, de changer… Maintenant ces chemins détournés semblent de plus en plus inexistants et entrainent une pression supplémentaire qui n'était pas sur les épaules des générations précédentes et qui crée une incompréhension entres elles. C'est un roman contemporain dont le traitement de l'actualité est très bien amené. Il peut aider les lycéens à relativiser mais aussi les personnes plus vieilles à comprendre le malaise de cette génération qui angoisse.
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