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Critique de H0rage


Bon, autant le dire tout de suite. Les gens qui réussissent tout, c'est agaçant. Et Marine Carteron possède visiblement un don. Vérification. Après avoir découvert les deux formidables trilogies Les Autodafeurs et le plus sombre Génération K, aventures fantastiques mâtinées d'un brin de science-fiction, l'auteure nous a emmenés loin de cet univers dans le terrible Dix, réécriture des Dix petits nègres, récit policier hommage à Agatha Christie à la sauce slasher (livre que j'ai dévoré d'une traite, et plébiscité par mes élèves).
Et puis il y a Désorientée. Récit intimiste, loin des oeuvres précédentes, récit d'apprentissage, quête de soi. Louise, 18 ans, passe bientôt le bac. C'est plutôt une bonne élève, elle a fait ses voeux dans Parcoursup et est acceptée partout ou presque. Sa famille est aisée. Elle a des amis. Pourquoi se plaindre ? La vie de Louise, des tonnes de jeunes aimeraient l'avoir. Alors pourquoi n'y arrive-t-elle pas, à ressentir quoi que ce soit ? Entre une mère castratrice, un père absent, une copine inconstante et frivole, Louise erre dans une vie qui ne lui appartient pas. Elle dit oui pour faire plaisir. Elle m'a tellement fait penser à Meursault, dans l'Etranger de Camus. Comme lui, elle ne parvient pas à jouer le “jeu social”, est d'une grande sensibilité à la nature qui l'entoure (la mer en particulier). Elle n'est pas indifférente à tout, ce n'est pas si simple, et cherche tout ce qui pourrait donner du sens à sa vie et à l'absurdité de certaines situations (Parcoursup en tête). Ressentir quelque chose, quitte à penser qu'elle est attirée par sa meilleure amie.
L'écriture est simple et directe. le choix de la narration à la troisième personne, plutôt inattendue dans ce genre d'ouvrage intimiste où la narration à la personne “Je” est généralement la norme, mais pourtant d'un point de vue interne (on est dans les pensées de Louise), favorise la mise à distance de Louise à elle-même.
On le voit ici, encore une fois je suis complètement conquise par la force qui se dégage de ce roman et sa construction hyper maîtrisée. Vivement le prochain !
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