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Critique de 5Arabella


Dancourt est dans le théâtre comique français l'un des chaînons manquants entre Molière et Marivaux. Fils de petite noblesse, il enlève puis épouse Thérèse le Noir de la Thollière, issue du milieu de théâtre, carrière que Dancourt va suivre suite à son mariage. Il sera acteur et auteur, il rejoint avec son épouse la Comédie-Française en 1685. Il ne semble guère avoir brillé comme acteur (au contraire de sa femme) mais ses pièces ont connu un incontestable succès. Pas tant les « grandes pièces » en cinq actes, que les « petites pièces ».

Depuis le succès des Précieuses ridicules de Molière, les troupes parisiennes avaient pris l'habitude des troupes de campagne, de faire suivre la grande pièce d'une petite pièce en un acte. Ces pièces étaient essentielles, surtout pendant la période creuse estivale. On créait les nouvelles grandes pièces essentiellement en hiver et pour attirer le public plus clairsemé de la fin du printemps, de l'été, et du début de l'automne, on proposait la création de petites pièces comiques. Dancour va exceller dans ces petites pièces, il en donnera au moins une par an, au point qu'on va les qualifier de « dancourades ».

Créée en 1687 et éditée en 1688, « La désolation des joueuses » répond à une interdiction officielle des jeux de hasard, un des fléaux de la société de l'époque. Dancourt aurait bricolé en hâte cette petite pièce pour coller à l'actualité. Dorimène, qui organise dans sa maison des jeux, est désespérée, d'autant plus qu'elle voulait marier sa fille Angélique, à un joueur, Bellemonte, une fois qu'il aurait gagné une grosse somme au jeu. Les joueurs habituels viennent chez Dorimène et veulent à tout prix s'adonner à leur vice. Dorimène envisage de partir en Angleterre, au grand dam d'Angélique, qui a un autre prétendant que Bellemonte en vue. Grâce au valet de son soupirant, Bellemonte est démasqué en tant qu'escroc notoire, et les deux jeunes amoureux pourront se marier. Dorimène et les autres joueurs n'ayant plus qu'à espérer un assouplissement de l'interdiction…

Comme on peut le voir, l'intrigue est très légère. La pièce ne semble pas avoir été un gros succès, ni avoir été reprise, au point que Dancourt va essayer de la remettre sur la scène en 1718 (suite à une nouvelle interdiction du jeu), avec quelques petits changements, dont le titre, qui devient « La déroute du pharaon ». Au final, la pièce n'a pas été rejouée, mais Dancourt la publia avec son nouveau titre.

Il s'agit d'une oeuvre très mineure, qui montre comment les auteurs écrivaient rapidement des pièces qu'ils n'avaient pas le temps de fignoler pour coller à l'actualité et attirer le public par un thème dans l'air du temps.
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