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Critique de 5Arabella


Dancourt écrit cette pièce en collaboration avec un certain Sainctyon, personnage assez obscur, à qui sont attribuées trois pièces, une écrite par lui-seul, et deux en collaboration avec Dancourt, dont ce Chevalier à la mode. Créée en 1687, deux mois après La désolation des joueuses, c'est la pièce de Dancourt la moins oubliée. Il est impossible de savoir quelle part chacun des deux auteurs a pris dans la composition de la pièce ; les spécialistes considèrent en général que c'est la grande pièce de Dancourt dont l'intrigue est la plus solide et la mieux construite, peut-être grâce à Sainctyon.

Le chevalier de Villefranche, qui donne son titre à la pièce, est un séduisant jeune homme sans scrupules, désargenté et qui pense arranger ses affaires en faisant le meilleur mariage possible. Trois femmes voudraient bien l'épouser. La vieille baronne, qui en plus d'être vieille a le désavantage d ‘être en procès sans revenus par trop assurés, la veuve richissime d'un financier entre deux âges, Mme Patin, qui veut à tout prix devenir noble, et enfin sa nièce Lucile, qui aurait la préférence du chevalier, compte tenu de sa jeunesse et de sa beauté.

Dans le premier acte nous faisons connaissance avec Mme Patin et le chevalier, ses petits trafics sont exposés grâce aux dialogues avec son valet, Crispin. Dans le deuxième acte entrent en scène la baronne et Lucile. Cette dernière confie à sa tante Mme Patin, son intention d'épouser un beau noble, ce à quoi sa tante l'encourage, pour embêter son beau-frère, le père de Lucile, en ignorant bien sûr qu'il s'agit du chevalier. Au troisième acte, la famille de Mme Patin et Lucile, avertie par Lisette, la servante, tente de contrarier les envies de mariage et de la tante et de la nièce, en mettant à jour les multiples intrigues du chevalier. Celui-ci déjoue un premier obstacle, un document compromettant. Un même poème, remis aux trois femmes comme une déclaration d'amour, ce qu'elles constatent, met de nouveau le doute dans l'esprit de Mme Patin. Au quatrième acte, le chevalier prévenu, arrive encore à retourner la situation, même si Mme Patin commence de plus en plus à se poser des questions. le mariage est fixé au petit matin. Mais le chevalier essaie en parallèle d'extorquer de l'argent à Mme Patin et à la baronne, pour avoir de quoi enlever Lucile. Au cinquième acte, la baronne vient défier Mme Patin en duel. Celle-ci arrive à s'en débarrasser, mais arrivent le chevalier, et surtout Lucile, les deux femmes comprennent qu'elles veulent épouser le même homme qui leur a menti effrontément depuis le début. Dépitées, elles décident d'épouser les prétendants choisis par la famille. Il reste au chevalier la vieille baronne, à moins qu'il ne trouve mieux…

Un personnage cynique et pas très sympathique, des personnages féminins qui ne le sont pas plus, et qui mettent en avant tous les défauts du siècle. L'envie de noblesse, de briller à tout prix de Mme Patin, qui a des comportements de nouveau riche, et qui veut s'acheter un mari. Lucile est une jeune fille écervelée, prête à s'enfuir du jour au lendemain avec un homme qu'elle connaît à peine. Mais tout cela est très drôle : les avanies de Mme Patin férocement remise à sa place par une marquise désargentée, la manie des procès de la baronne, les scènes entre la tante et la nièce, le clou étant sans aucun doute le duel voulu par la baronne. Il se passe sans cesse quelque chose, et les événements s'enchaînent très bien. C'est une pièce d'intrigues et une études de moeurs efficace et bien faite, même si les personnages manquent un peu de profondeur psychologique, ils sont plus des portraits de travers de l'époque que des vraies personnes qui pourraient toucher le spectateur ou auxquelles il pourrait s'identifier.
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