AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de YvPol


Horacio Castellanos Moya, après avoir publié chez Les Allusifs (notamment les très bons le bal des vipères et Effondrement) arrive chez Métailié, deux maisons d'édition que j'aime beaucoup. Pour le meilleur, car sans tarder et sans laisser de suspense, je peux vous dire que ce bouquin est excellent.
L'auteur se glisse dans la peau de personnages diversement placés au sein de la société salvadorienne pendant la dictature de la Junte Militaire. D'abord un bourreau, le Viking, qui même s'il ne fait qu'exécuter les ordres fait partie d'une équipe dans laquelle certains torturent, tuent, violent avec un plaisir plus qu'évident. Et il est mal en point Viking, comme son pays
Ensuite, Maria Elena qui en citoyenne trop occupée à survivre ne peut s'intéresser à la vie politique du pays, même si elle souhaite plus de justice, d'égalité et l'arrêt des violences. Elle écoute régulièrement les homélies de l'archevêque Romero (personnage réel) qui s'oppose à toutes les violences tant du pouvoir que des opposants. Autour d'eux gravitent des exécutants, des durs, des couards, des révolutionnaires aguerris, des ambitieux, des fous à lier, de vrais criminels, ... Tout ce qui forme la population d'un pays sous la dictature. Horacio Castellanos Moya sans décrire au plus près les tortures et les scènes de violence, les relate. Elles sont bien présentes et rythment le livre, comme de nos jours les attentats et les combats dans de nombreux pays s'imposent dans l'actualité. La grosse différence, c'est que nous ne faisons que les voir alors que ceux qui vivent dans ces pays les subissent jours et nuits.
H. Castellanos Moya n'entre pas à proprement parler dans une critique du régime en place. Il parle des violences de part et d'autre. Bien sûr la terreur policière et la violence d'État sont insupportables, et ce sont elles qui génèrent l'opposition, mais tenter de renverser le régime en imposant également une guérilla, des attentats pousse parfois ces acteurs à des actes terribles. Sans prendre position, même si la sympathie va forcément aux plus faibles, à ceux qui se défendent, il dit qu'être d'un côté ou de l'autre n'est pas nécessairement un choix. Son roman n'est pas manichéen (et son sujet n'est pas la critique d'un régime militaire), il s'intéresse aux petites gens, à ceux qui à un moment sont dans tel ou tel camp ou dans aucun, entre les deux, grâce ou à cause des hasards de la vie, de la volonté de s'en sortir, d'offrir aux siens une vie plus belle. Loin des Palais et des lieux de décision, il s'intéresse à ceux qui subissent de plein fouet et quotidiennement l'autorité et la violence des uns et des autres.
J'espère de tout coeur vous avoir donné envie de découvrir ce roman excellent, formidable. Un coup de coeur pour moi. Décidément, plus je la découvre et plus je trouve que la littérature sud-américaine recèle de véritables trésors.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}