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Critique de Alcyone_


Une histoire d'horreur ne peut pas avoir de fin heureuse.

Je ne sais même pas par où commencer tant il y a de choses à dire. L'histoire, d'abord. Nous suivons principalement la vie d'une adolescente rebelle, dans la mouvance punk, archétype de la fille voulant prouver qu'elle est contre la société, qu'elle est badass. Cependant, on apprend très vite qu'il se passe des choses sombres, que ce soit au coeur de sa maison, ou dans sa ville. Sa mère : une alcoolique profonde, pour oublier les atrocités de son mari. Son père : un flic incestueux avec sa fille, sous l'excuse classique de la protection de sa fille contre les autres « mâles ». On comprend sans peine pourquoi la petite agit ainsi : son cerveau aime sa famille, mais son corp sait que ce qu'elle vit ne devrait jamais arrivé. Alors, elle fait tout pour s'enlaidir, en espérant que son « père » se lasse d'elle. Perte de poids, piercing, cheveux coupés très courts… Tout y va. Drogue, alcool et style vestimentaire sont de la partie. le punk permet de retrouver la liberté perdue de son corps.

du côté de la ville, des meurtres en série, sans qu'on sache réellement qui est derrière tout ça. Les cadavres sont mixtes : femmes, hommes, enfants, vieillards, même des bébés, tout y passe. Il se retrouvent tous vidés de leurs sangs, parfois avec les yeux ou d'autres parties du corps en moins.
Quoi d'autre qu'un vampire pour pomper la vie de ses victimes ? Alors oui, mais ils ne sont pas seuls. Une « famille » un peu (beaucoup) spéciale est la responsable de ces sévices.

Finalement, notre jeune Lily va croiser sur son chemin la route d'un garçon troublant, bien que semblant être plus âgé qu'elle d'une dizaine d'années. Mais, bien évidemment, il fait partie de cette famille macabre. Pourtant, ce garçon, après l'avoir mordue, va lui laisser la vie sauve. Que vas-t'il arriver à cette fille perdue, vivant des horreurs chez elle, en sécurité nul part ?

Bon. Viens le moment de décrire ce que j'ai pensé de ma lecture, tâche que je trouve habituellement assez aisée, mais qui aujourd'hui me prend au doute. Je vais tenter de faire de mon mieux.

L'écriture est parfaite. La lecture est fluide, on a vite envie d'en savoir plus. Il faut savoir qu'on baigne dans une horreur, du glauque quasi constant, avec des scènes extrêmement détaillées des repas des vampires. Vampires très originaux dans leur création : ceux-ci existent de part une bactérie dévorant leur corps : si l'hôte n'est pas rassasié (et de sang uniquement), le corps va de lui-même se nécroser.
Cependant, je ne pense pas être le public cible de ce genre de littérature. J'aurai essayé. Amateurs du genre, vous le trouverez sûrement excellent. Pour moi, trop de gore, trop de sang. Un peu ça va, mais là pour moi c'est trop, trop explicite. Je pourrai encore facilement passer sur les détails sanglants, le côté horrifique qui en soi fait sens, pour des monstres avides d'hémoglobine, mais les viols répétés du père sur sa fille, qui regarde lubriquement des gamines, ça me freine automatiquement. Bon point cependant, l'autrice n'a pas du tout romantisé ces scènes, ni trop montré en détails. On a l'avant, l'après, et le dégoût qui vient avec. C'est montré pour ce que c'est, un acte qui ne devrait jamais arrivé, mais qui pourtant, au moment où j'écris ces lignes, continue de se produire dans le monde.
Point neutre pour moi, la longueur des chapitres est assez disparate : certains peuvent faire 2-3 pages, d'autres beaucoup plus en comparaison. Je trouve aussi que certaines parties de l'histoire sont assez répétitives, quant aux scènes de dîner de J.F, Gabriel et Seiko. Mais c'est sûrement montré ainsi, comme nous nous mangeons nos (normalement) 3 repas, eux sont devenus des bêtes manipulées par leur désir sordide de sang, de plaisirs interdits.

Je trouve l'histoire originale dans son ensemble : le mélange des différents points de vue et d'actions, les personnages en conflits avec eux-mêmes, et surtout, cette idée de bactérie, de parasite changeant les humains en vampire (du moins, ceux qui sont compatibles et résistent à la transformation). Rien de romantique comme dans Twillight : les vampires souffrent aussi. On découvre un nouveau genre de vampire, dont on se demande s'ils ont encore de l'humanité, une capacité de décision où s'ils ne sont finalement dictés que par la pulsion du parasite gouvernant leur esprit, tel des zombies.
J'aurai apprécié plus d'infos quant au développement de cette bactérie, de ce qui pourrait advenir du futur, de si elle peut se guérir, etc.
Point positif pour la scène de fin de l'épilogue, surprenante.

Je reste malgré tout mitigé, en tant que goûts personnels. Comme explicité plus haut, je n'ai pas vraiment de chose à redire sur le roman et le talent de l'autrice, mais je manque peut-être de recul face à ce style d'oeuvre. C'était une expérience intéressante, mais je sais dorénavant quels sujets font partie de mes limites.
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