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Critique de Arakasi


Poil de Carotte ne tourne pas rond. Tout le monde le pense : ses profs qui ne s'intéressent pas lui, ses camarades de classe qui le tabassent ou l'évitent, son père qui ne lui parle plus beaucoup… Ils n'ont pas tort. Depuis que son frère jumeau est mort, victime d'un accident stupide, quelque chose ne tourne plus rond chez Poil de Carotte. Il se sent seul, horriblement seul, et ferait n'importe quoi pour cesser d'être le souffre-douleur de son école, l'éternel repoussé. Un jour, il découvre dans les ruines d'une maison calcinée un étrange journal datant du XVIe siècle et racontant l'histoire épouvantable de deux jumeaux orphelins vivants à la Nouvelle Orléans et soumis aux sévices d'un marquis corrompu. Il y fait également la connaissance de Gabriel. Gabriel lui ressemble beaucoup : lui aussi a dix ans, lui aussi est seul, lui aussi a perdu un frère adoré. Mais Gabriel n'a rien d'humain, il est trop calme, trop blême, n'apparait que dans les rêves de Poil de Carotte et possède une dentition à faire pâlir de jalousie un requin. Poil de Carotte donnerait beaucoup pour que Gabriel soit son ami mais pour cela, il devra accomplir des actes terribles et plonger au plus noir d'un cauchemar éveillé…

Disons le tout de suite, les romans vampiriques ne me bottent pas particulièrement. Non que je n'ai pas un faible comme tout le monde pour les buveurs de sang, mais il y a tellement de clichés accrochés au genre, tellement de poncifs narratifs, qu'il est généralement très difficile de séparer le bon grain de l'ivraie. Avec son curieux petit roman, aussi profondément dérangeant que fascinant, Morgane Caussarieu prouve que l'on peut encore faire preuve d'originalité sur un sujet pourtant rongé jusqu'à la moelle. Oppressant et morbide, « Je suis ton ombre » tient davantage du conte de fée maléfique que du roman horrifique. Il s'en dégage une atmosphère poisseuse, un parfum de pourriture et de sang frais qui vous poursuit longtemps un fois le livre refermé. le roman aborde avec succès le sujet des enfants maltraités et pervertis, y mêlant habilement une mythologie vampirique remaniée à la sauce vaudou. Très bon style également, pouvant déstabiliser le lecteur dans un premier temps par son côté cru et argotique, mais auquel on s'habitue très rapidement. A déconseiller aux âmes trop sensibles, mais les autres passeront un agréable moment à frissonner au coin de leur cheminée !
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