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Critique de Profdoc16000
Spoilers.
Un ouvrage très dense et documenté qui exige de la concentration, de bonnes compétences de lecture et déjà une certaine culture générale. L'histoire montre la réalité du métier de reporter de guerre (avec la mère de l'héroïne, Irène Forget et sa collègue Andrea Scafoglio) : connaissances géopolitiques avec les grands conflits des 50 dernières années, les enfants soldats, les diamants de sang, le syndrome de stress post-traumatique... La rigueur journalistique avec vérification des sources, fiabilité de l'information est abordée et permet un regard critique sur les dérives de certains médias actuels.
L'intrigue du récit centrée sur les mines de minerais rares situées en RDC, que se disputent armée officielle et milices rebelles et qui approvisionnent les usines de fabrication des smartphones questionne très vite les conséquences terribles de notre société de consommation. La notion de greenwashing est mise en avant avec la mystérieuse société LookEe qui commercialise à grand bruit le premier smartphone "vert". On voit les coulisses de la pensée marketing (créer un site web qui fait sérieux, manipuler les algorithmes) et les effets de mise en scène promotionnelle (notamment à la fin du livre lors du show de présentation du SmartGreen par le méchant Luca Snyder).
Tout ceci est le coeur de ce polar qui montre en fait les mécanismes du journalisme d'investigation, avec les contacts sur place (Vianney Buhendwa), le travail d'écriture, les photographies, les enjeux de publication, etc.
A cela s'ajoutent d'autres sujets, abordés plus ou moins frontalement, comme le racisme (plusieurs incidents vécus du point de vue de Marie qui est métisse, le robot noir et blanc de Luca Snyder) ; les hacktivistes (représentés par le prodige Léo ou Hell-O) qui se battent pour défendre des idéaux ; le phénomène des lanceurs d'alerte. Mention spéciale pour l'épisode de comportement sexuel à risque qui n'est pas passé sous silence (lorsque Irène couche sans se protéger avec Peter).
Bref, j'ai sûrement oublié des choses mais déjà on se rend compte de la richesse du livre, qui risque d'ailleurs d'être trop dense pour certains lecteurs. Mais la partie fictionnelle est très bien réalisée, la scène d'introduction au chapitre 1 nous plonge directement au coeur de la violence et nous terrifie. L'alternance des chapitres au début du livre tiennent en haleine, on suit l'histoire d'Irène, 18 ans avant, et la vie de Marie qui doit gérer le deuil.
L'univers est mis à l'honneur ici, on est plongés au coeur de la Sierra Leone, de la RDC, on traverse la frontière rwandaise, on va à Kinshasa, à Conakry...
Le suspense nous accroche du début à la fin, les personnages principaux et secondaires ont une personnalité bien développée qui les rend très crédibles et leurs relations sont bien travaillées (mère-fille, filleule-marraine, les deux amies et collègues journalistes, Marie-Léo). le méchant Commandant Couteau n'est pas caricatural malgré son profil ultra violent et sadique, ses crises de malaria sont marquantes et le rendent encore plus inquiétant. Un petit bémol pour Luca Snyder qui sort un peu de nulle part à la fin du livre, fin qui semble d'ailleurs trop vite expédiée.
Un livre engagé qui met en avant de nombreux problèmes de société : à lire et à méditer !
Un ouvrage très dense et documenté qui exige de la concentration, de bonnes compétences de lecture et déjà une certaine culture générale. L'histoire montre la réalité du métier de reporter de guerre (avec la mère de l'héroïne, Irène Forget et sa collègue Andrea Scafoglio) : connaissances géopolitiques avec les grands conflits des 50 dernières années, les enfants soldats, les diamants de sang, le syndrome de stress post-traumatique... La rigueur journalistique avec vérification des sources, fiabilité de l'information est abordée et permet un regard critique sur les dérives de certains médias actuels.
L'intrigue du récit centrée sur les mines de minerais rares situées en RDC, que se disputent armée officielle et milices rebelles et qui approvisionnent les usines de fabrication des smartphones questionne très vite les conséquences terribles de notre société de consommation. La notion de greenwashing est mise en avant avec la mystérieuse société LookEe qui commercialise à grand bruit le premier smartphone "vert". On voit les coulisses de la pensée marketing (créer un site web qui fait sérieux, manipuler les algorithmes) et les effets de mise en scène promotionnelle (notamment à la fin du livre lors du show de présentation du SmartGreen par le méchant Luca Snyder).
Tout ceci est le coeur de ce polar qui montre en fait les mécanismes du journalisme d'investigation, avec les contacts sur place (Vianney Buhendwa), le travail d'écriture, les photographies, les enjeux de publication, etc.
A cela s'ajoutent d'autres sujets, abordés plus ou moins frontalement, comme le racisme (plusieurs incidents vécus du point de vue de Marie qui est métisse, le robot noir et blanc de Luca Snyder) ; les hacktivistes (représentés par le prodige Léo ou Hell-O) qui se battent pour défendre des idéaux ; le phénomène des lanceurs d'alerte. Mention spéciale pour l'épisode de comportement sexuel à risque qui n'est pas passé sous silence (lorsque Irène couche sans se protéger avec Peter).
Bref, j'ai sûrement oublié des choses mais déjà on se rend compte de la richesse du livre, qui risque d'ailleurs d'être trop dense pour certains lecteurs. Mais la partie fictionnelle est très bien réalisée, la scène d'introduction au chapitre 1 nous plonge directement au coeur de la violence et nous terrifie. L'alternance des chapitres au début du livre tiennent en haleine, on suit l'histoire d'Irène, 18 ans avant, et la vie de Marie qui doit gérer le deuil.
L'univers est mis à l'honneur ici, on est plongés au coeur de la Sierra Leone, de la RDC, on traverse la frontière rwandaise, on va à Kinshasa, à Conakry...
Le suspense nous accroche du début à la fin, les personnages principaux et secondaires ont une personnalité bien développée qui les rend très crédibles et leurs relations sont bien travaillées (mère-fille, filleule-marraine, les deux amies et collègues journalistes, Marie-Léo). le méchant Commandant Couteau n'est pas caricatural malgré son profil ultra violent et sadique, ses crises de malaria sont marquantes et le rendent encore plus inquiétant. Un petit bémol pour Luca Snyder qui sort un peu de nulle part à la fin du livre, fin qui semble d'ailleurs trop vite expédiée.
Un livre engagé qui met en avant de nombreux problèmes de société : à lire et à méditer !
