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Critique de ladesiderienne


Un héros annoncé comme le Harry Bosch australien et je ne pouvais que souscrire à la proposition de Babelio de recevoir le premier roman de Tony Cavanaugh à être publié en France. Je les remercie donc, ainsi que les Éditions Sonatine, pour cette découverte.

Et ce héros, c'est Dorian Richards, l'ex-chef de la Criminelle de Melbourne, qui s'est "rangé des voitures" depuis 4 ans, après quelques déboires sentimentaux (sa femme l'a quitté) et professionnels (un tueur en série lui a échappé). Mais voilà que sa retraite au bord d'un lac en pleine cambrousse est interrompue par la visite de Copeland Walsh, son ancien patron qui lui demande un service, celui de rouvrir une affaire classée depuis 1990. A cette époque, une jeune fille Isobel Vine, avait été retrouvée étranglée chez elle après une fête. La disposition du cadavre pouvait laisser penser à un jeu érotique qui avait mal tourné mais en l'absence de preuve tangible, c'est la thèse du suicide qui avait été retenue. Depuis 25 ans, Eli, son père manifeste à chaque date anniversaire de la mort de sa fille devant le QG de la police, hurlant à qui veut bien l'entendre qu'elle a été assassinée. Par qui ? Là est la question. Entrainée dans un trafic de drogue par un de ses professeurs véreux dont elle était la maîtresse, épinglée par les fédéraux, le commanditaire avait-il eut peur qu'elle parle ? Son petit ami, jaloux, avait-il senti qu'elle lui échappait ? Ce qui pousse Copeland à examiner à nouveau les éléments de l'enquête par l'intermédiaire de Dorian, c'est surtout la présence de quatre jeunes flics à cette fête. Étaient-ils mêlés au trafic de cocaïne ou venaient-ils faire pression sur la jeune fille pour qu'elle dénonce celui qui en était à la tête? Débutants à l'époque, ils ont gravi depuis les échelons dans la police et Racine, l'un d'entre eux doit être son successeur. le ministère de la justice demande donc à ce qu'il soit totalement blanchi dans cette histoire avant que ne lui soit donné ce poste à haute responsabilité. Dorian Richard, par fidélité pour son ancien mentor, va accepter la mission et retourner à Melbourne, cette ville qu'il a fui car chaque rue lui évoque des souvenirs pleins d'effusions de violence.

Commençons par le commencement : la comparaison avec Harry Bosch. de Connelly (son créateur), j'ai tout lu... et je suis complètement fan. Je peux vous dire que ce nouveau "héros", même s'il reste sympathique, ne lui arrive pas à la cheville question personnalité. Cette affaire est la première que l'on découvre mais l'homme a déjà un passé dont l'auteur ne nous dévoile que quelques bribes. Pour moi, cette comparaison reste malheureuse car elle peut nuire à son auteur si on en reste là. L'originalité de "L'affaire Isobel Vine" reste dans le fait que les soupçons pèsent en partie sur d'autres flics, ce qui met en évidence les mécanismes internes de la police. L'auteur met aussi en avant la différence de moyens entre les deux enquêtes, celle menée en 1990 où l'utilisation des traces d'ADN n'en était qu'à ses balbutiements et l'actuelle qui va utiliser toutes les technologies disponibles. J'ai beaucoup aimé aussi les différentes références littéraires, musicales et cinématographiques qui parsèment le récit (cela ne nous rajeunit pas !). Je reconnais que le rythme n'est pas vraiment trépident et que l'histoire est longue à se mettre en place. Finalement, tout s'accélère dans la dernière partie du livre. A la fin de cette lecture, des questions demeurent mais j'aurais du mal à les développer sans trahir le suspense. . Le scénario, à cause de ces éléments que je ne m'explique pas, m'apparait du coup un peu improbable.

"L'affaire Isobel Vine" reste donc pour moi un polar très classique, agréable à lire mais loin d'être une révolution dans le genre. Je lui accorde un 12/20 pour m'avoir fait découvrir le côté sombre de Melbourne et les turpitudes de la police.
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