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Critique de Ludo78600


Résumé :

Liz Anderson, micropaléontologie, vit une relation sentimentale avec un chirurgien chinois Jianyu après sa rupture avec le commandant en second Harrison.
La cohabitation laborieuse et sereine entre les différentes nationalités qui composent la mission scientifique Endavour, chargée de l'exploration de Mars, est soudainement remise en cause par les frappes nucléaires qui bouleversent l'équilibre diplomatique terrestre.
Très vite les liaisons sont coupées avec la planète Terre située à 56 millions de kilomètres, méfiances et antagonismes ressurgissent entre les russes, les chinois, les européens et les Américains, alors que certains tentent de générer un rassemblement entre les habitants de Mars.

Mon avis :

En 2014, la planète Mars revenait sur le devant de la scène avec le roman d'Andy Weir, adapté au cinéma par Ridley Scott l'année suivante, dans la préface du livre, signée par un Andrew Rader, ingénieur astronautique à Space X, un des deux prestataires privés de la NASA, on trouve aussi cité la trilogie de Kim Stanley Robinson ; ainsi que Arthur C Clarke et son célèbre « 2001 l'odyssée de l'espace » : « Retrograde » de l'australien Peter Cawdon, publié chez Denoël s'inspire de ces oeuvres prenant en chacune ce qu'elles ont de bon et de mauvais.

Le roman est assurément un représentant de la « hard science », genre de la science-fiction qui s'appuie sur l'état des connaissances scientifiques au moment où l'auteur écrit l'oeuvre.

« Aucune percée scientifique n'est requise pour explorer ou coloniser Mars - seulement un effort d'ingénierie et un dévouement généralisé à la réalisation de cet objectif »: la première partie du livre décrit principalement le fonctionnement de la base et s'appesantit énormément sur les détails techniques tel par exemple la description du scaphandre qu'endosse Liz Anderson avant de monter dans le véhicule de surface (appelé Rover).

Le conflit nucléaire, s'il fait l'objet de tensions entre les colons spatiaux et d'une intrigue, est en filigrane.
Le lecteur est littéralement noyé sous les informations qui traitent de pression, d'échanges gazeux, de polymère, de radiations et découvre les reliefs de Mars, une planète qui n'est pas « rouge » et le sous-sol pourrait héberger la vie de colons, grâce à de nombreux tunnels issus de l'activité volcanique passée. On se familiarise avec les différents personnages également.

Disons-le sincèrement ; on s'ennuie du quotidien décrit, même si l'ensemble reste abordable et compréhensible de par la vulgarisation émanant de la rédaction

L'appréciation que l'on a de ce roman change de façon véritablement perceptible dans la seconde moitié du récit.

On découvre que les « habitants » de Mars ont été ni plus ni moins que manipulés et vont devoir faire face à un ennemi, celui même qui a pu déclencher le conflit sur Terre.

Sans déflorer l'histoire, on reste dans la hard science, mais le combat qui se joue fait oublier la volonté de réalisme qui est toujours omniprésente.

On ne sait trop si Peter Crawdon a volontairement cherché à duper le lecteur en l'endormant au sein de la logique (froideur?) scientifique des personnages, dont la vie sur Mars sous entend une vigilance accrue, où si la construction est malencontreuse ; reste que ce qui découle du chapitre 8 et, ce jusqu'à l'épilogue final, est vraiment très très intéressant, outre l'aspect scientifique vient s'ajouter de la philosophie et de la métaphysique.
Dès lors, l'aspect sentimental, la psychologie de Liz Anderson prend toute son importance dans une seconde partie extrêmement sensible et ampli d'humanité qui contrebalance la première

Un très bon roman pour les amateurs du genre, un peu plus ardu pour les autres, mais qui recelé d'excellentes choses.
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