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Critique de beatriceferon


J'ai commandé un tout petit livre à la librairie et je vais le chercher. Il fait gris et obscur. Lorsque j'arrive devant la vitrine, une tache de couleurs vives attire mon attention : c'est « Le champ des possibles ». Je remarque un visage de femme divisé en deux : sa partie droite est sombre, sa chevelure verte semble un épais feuillage. Sa moitié gauche est claire et des bulles de toutes nuances semblent s'échapper de sa tête.
Intriguée, je demande à la libraire si je peux le feuilleter. Oui, vous l'avez deviné, je suis sortie les bras chargés d'ouvrages.
Marsu Chevalier, l'héroïne, est architecte. Elle a conçu un magnifique bâtiment en forme d'oeuf, nommé « Cocon ». Tandis qu'elle attend les collègues venus examiner sa création, elle lui parle. Et, surprise, les murs lui répondent ! Mais non, ce n'est ni un trucage ni du surnaturel, c'est Thomas qui, de la chambre voisine, fait la voix de la maison. C'est ainsi que Thom et Marsu se rencontrent. Ils participent à un colloque et Thom, « architecte en réalité virtuelle et créateur de l'univers Athome », souhaite développer « un marché du tourisme avec des lieux de vacances virtuels » dans lequel il aimerait intégrer le splendide « Cocon ».
Rapidement, Marsu est intriguée et désire essayer le casque qui l'emmène dans un monde parallèle. le danger, c'est de vivre deux vies en même temps, de ne plus pouvoir les discerner.
J'admire les splendides dessins d'Anaïs Bernabé, qui a trouvé un moyen ingénieux de permettre à ses lecteurs de différencier les deux mondes : dans le réel, les tons sont assez sombres, ils sont uniformément étalés. le fictif, lui, est plein de teintes vives et même flashy. Les surfaces sont remplies à coups de crayon qui forment des hachures et on perçoit bien le grain du papier.
Le scénario de Véro Cazot n'est pas en reste et l'histoire se suit avec plaisir. Néanmoins, le problème central est dérangeant, il me rend triste. Ici, Marsu est mariée avec Harry, un artiste qui réalise des poteries. Elle prétend l'aimer plus que tout et pourtant, là-bas, elle vit une autre aventure avec Thom.
Je sais ce que vous allez me dire : je suis une vieille idéaliste avec des principes d'autrefois qui garde le même compagnon depuis quarante-sept ans. Mais pour moi, la personne qu'on aime réellement est unique dans la vie, on ne la trompe pas, même virtuellement.
Harry, certes, très généreusement, accepte la situation, mais on voit bien qu'il en souffre et cela me fait de la peine.
Le monde d'Athome ( est-ce « Atome » ? « plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre corps », dit Wikipédia, représente-t-il l'union de Marsu avec Harry et Thom ? Ou bien « At Home », car c'est dans ce monde qu'est la demeure idyllique de Marsu et Thom, où ils ont l'impression d'être chez eux ? Ou encore « At Thom », car c'est Thom qui l'a créé?) est une utopie et, dans ce genre de rêve, ce qui comble les uns désespère les autres.
Cet ouvrage m'a quand même beaucoup plu et je suis content d'avoir cédé à la tentation et de l'avoir lu.
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