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Critique de BazaR


Quelle histoire stupéfiante que voilà ! Et dire que je n'en avais jamais entendu parler.

L'Or raconte l'histoire de la grandeur et de la déchéance de Johann August Suter, un self-made man tel que les Américains les adorent. Cet homme quitte tout ce qu'il a dans son canton suisse pour tenter l'aventure américaine dans les années 1830. Après s'être formé sur le tas à New York, il part vers la frontière et monte une affaire dans le Missouri.
Mais là-bas il n'arrête pas d'entendre parler de l'Ouest, au-delà des montagnes et des déserts, comme d'un pays de cocagne. Il apprend le nom de cette région : la Californie. Il est décidé à y faire fortune. Après bien des aventures il réussit à créer une puissante entreprise. Il est le gardien des frontières du nord menacées par les Indiens. Il a l'oreille du gouverneur de la république de Mexico.
Et puis quelqu'un a un coup de pioche malheureux sur ses terres : de l'or.
Et c'en est fini. La ruée dévore tout son empire, comme un nuage de sauterelles, comme Attila.
Cette force de la nature, pétri de confiance en lui et en son destin, commence à douter. Il s'effondre, se relève, s'effondre à nouveau, se relève. L'histoire jusqu'ici centrée sur le succès devient tragique, pathétique.

Au travers de l'histoire de Suter, c'est tout un pan de l'histoire des États-Unis qui nous est relaté. Quand la Californie était espagnole puis mexicaine, alors que les États-Unis regardaient l'endroit avec l'avidité de vautours. Puis la guerre du Mexique, puis le passage d'une terre sauvage et peu exploitée à un État californien patriote et puissant.
Blaise Cendrars nous conte tout cela avec distance. Un style journalistique, presque télégraphique. Les phrases sont sèches, définitives. Même lorsqu'il nous décrit les états d'âme d'un Suter fracassé par la vie, il refuse de montrer de l'empathie. Que le lecteur ressente ce qu'il veut, lui ne l'influencera pas. Un style que je n'avais pas encore lu. Pas désagréable mais qui a souvent un goût de trop peu, qui donne envie d'ouvrir une encyclopédie, un Wikipédia voire un livre d'Histoire plus documenté.

C'est une belle découverte en tout cas.
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