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Critique de umezzu


Ce roman policier se déroule en totalité pendant les quelques jours qui ont suivi l'armistice de 1940. Il revient largement sur les conditions dans lesquelles le gouvernement républicain a quitté Paris, d'abord pour Tours, puis Bordeaux, avant de se retrouver en Auvergne, ainsi que sur les jours qui ont précédé et suivi le vote par l'Assemblée Nationale qui a mis fin à la III éme république.

Joseph Dumont est inspecteur de police à Clermont Ferrand. Alors que Pétain vient de recevoir les pleins pouvoirs et que le gouvernement se met en place à Vichy, le corps du sénateur Étienne Ferrand est découvert assassiné. Son absence lors du vote décisif du 10 juillet 1940 avait été remarquée, puisqu'il était tenu pour un opposant aux associations fascisantes et aux politiciens prêts à céder à l'Allemagne. L'enquête est rendue complexe par l'arrivée de réfugiés français se réfugiant en zone libre, la désorganisation générale et le début de "reprise en main" mené par Laval avec le concours des préfets.
La liste des ennemis potentiels du sénateur Ferrand est importante. En premier lieu les membres de la Cagoule, cette organisation secrète d'obédience fascisante connue pour sa violence. Puis viennent les tenants du nouveau pouvoir, qui vouaient une totale détestation à Ferrand et à ce qu'il représentait en tant que franc-maçon. Enfin, l'hypothèse d'une vengeance d'ordre privée n'est pas à exclure.

Les premières pages du roman ne sont pas très convaincantes. le récit se fait régionaliste (les Auvergnats apprécieront) et tend à l'hagiographie de la franc-maçonnerie. le propos se décante par la suite et part moins dans des considérations secondaires. le récit que font les témoins de l'exode et de la fuite du gouvernement et des élus, ne sachant plus trop où se regrouper, est très intéressant. L'hypothèse avancée sur les manipulations ont pu conduire au départ du territoire métropolitain d'élus embarqués sur le paquebot Massilia vers le Maroc l'est tout autant. Les voyages de Joseph en zone occupée, le climat qui se dégrade à Paris, la montée du rationnement sont fort bien décrits.

Après un départ plus que mitigé, l'intrigue de Chabaud devient plus construite et la résolution finale est un joli pied de nez au reste du récit. Il existe peu de romans policiers insistant sur cette période précise, ce Mort d'un sénateur comble ce vide de façon instructive.
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