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Critique de PERCE_NEIGE


C'est une histoire pour enfants très réussie, car elle fait rire et un peu rêver aussi les enfants autour du CE2 (CE1-6ème), et c'est tout ce qui compte. L'histoire de cette bête fort étrange capturée, qui fait des choses bizarres et inattendues, comme cracher de l'eau par les oreilles et de la fumée colorée par les naseauxn et fait glousser les petits lecteurs. C'est plein d'onomatopées et de gags visuels bien simplets, mais bien pour apprendre à mettre en image dans sa tête les mots sur le papier, ou se jouer les saynètes à l'école.

Néanmoins, l'histoire n'a rien d'original pour un lecteur adulte, le "mistouflon", animal fabuleux des montagnes, n'est rien moins qu'un dahu revisité à 6 pattes... Vieille légende savoyarde, animal mythique des montagnards un peu torché il faut bien le dire, aussi bien que farce pour les nigauds et attrape pour les touristes naïfs... Je préfère le Dahu au mistouflon, comme ce n'est pas une marque déposée et que personne n'en est propriétaire, j'aurais préféré que le livre parle de l'original, encore bien plus savoureux que sa copie un peu palotte...

Le dahu est une sorte de chèvre sauvage croisée mouflon, qui vit sur le flanc de la montagne, mais comment fais le dahu fait-il pour tenir debout aux flancs des montagnes si abruptes? L'évolution, qui mérite bien un Nobel pour le coup, a pensé à tout: Il a 2 pattes courtes et 2 pattes longues. 2 de même taille, respectivement: deux à gauche, et deux à droite, un côté à patte longue et un côté à pattes courtes. Selon que le dahu ait ses pattes longues à gauche ou à droite, il pourra tourner dans un sens autour de son pic de montagne, ou dans l'autre. C'est ainsi que la nature a créé les dahus lévogyres, ne pouvant tourner qu'à droite, et les dextrogyres, dans le sens opposé. Bien sûr, ils ne fréquentent pas les mêmes montagnes... sinon ils tomberaient! Dans le vide.

Si vous voulez voir un dahu, animal plus rare et étrange que le yéti, et combien plus original, il faut vous rendre dans la montagne, sur la pente la plus pentue que vous pourrez trouver, et crier: Dahu, Dahu, Dahu. C'est son cri. Là il se retournera car c'est aussi son petit nom. Comme Pikachu. Par réflexe idiot se retournant, il tombera. ce c*n, à cause de ses pattes pas toutes de la même longueur souvenez-vous, et là vous pourrez vous vanter d'avoir capturé un dahu. Bel exploit en vérité, car l'animal est craintif, et qu'il fuit d'ordinaire au son des pas d'hommes. C'est pour cela qu'il se trouve des crétins pour dire qu'il n'existe pas... Bref, qu'il déménage des Alpes au sud de la France, peut-être qu'il voulait voir du pays, mais j'aime encore mieux le beau et fier Dahu.

L'originalité de l'histoire, tient dans le fait que ce livre étant une commande de la part d'une institutrice qui peinait de voir sa classe s'endormir pendant les exercices de lecture (elle devait aussi avoir la flemme de chercher de beaux textes, ou s'y prendre comme un manche, car il y en a !), demanda à son amie qui écrivait pour les enfants, une histoire intéressante, pour sa tranche d'âge, et facile à lire; Et comme les deux habitaient le même petit village du massif du Luberon, Loumarin, dans le Vaucluse, près de Salon-de-Provence, le village d'Henri Bosco, l'auteur s'amusa à situer l'histoire chez elles, et ne prendre que des habitants comme protagonistes de son histoire. ça a dû être drôle de voir leur postière, leur boulanger ou la dame de la cantine, se démener, et malmener par l'animal. Quelques private jokes et pas mal de name dropping (ça se dit comment en français?), ça a dû leur faire drôle quand l'histoire a été écrite, en 75. Histoire sans prétention donc, qui ne devait pas du tout être éditée à l'origine, son édition n'a pas précédé mais a suivi sa popularité.

Et pourquoi se donner tant de mal à garder un mistouflon d'abord?

L'auteur n'a pas l'humour, l'humour décalé ou absurde, la verve, la maîtrise de la langue pour les comptines, le merveilleux, ni la poésie de beaucoup d'histoires classiques pour jeune public que j'ai pu avoir entre les mains, ça ne ramène pas en enfance mais si elle fait mouche auprès des enfants, même si elle assez lénifiante pour un être adulte, alors je dis, pourquoi pas, si ça aide les enfants à aimer lire. La partie de la confrontation du mistouflon dans le château reste le meilleur morceau, motivant bien les apprentis lecteurs.

Le livre, à part la couverture et 2 ou 3 petits portraits d'enfants (sans couleurs!) de la créature, est assez décevant question illustration, puisqu'il présente des illustrations réalistes (trop) des lieux et en noir et blanc, et pas les scènes avec les personnages.
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