AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de argali


Cela m'arrive rarement avec un roman des Editions Luce Wilquin mais j'ai vraiment eu des difficultés à aborder ce livre. Je suis restée spectatrice d'un récit qui ne m'a pas touchée et m'a même plutôt agacée.
Vu que c'est un roman, je l'ai pris comme tel, une oeuvre de fiction. Mais je n'ai pas réussi à faire fi de ma culture chrétienne pour entrer dans la vie des personnages de ce roman.
le récit de Mélanie Chappuis prend appui sur les Evangiles de l'enfance. On y rencontre Maryam, jeune fille de 17 ans, seconde épouse de Joseph qui s'apprête à mettre au monde son enfant Yechoua. Respectant la chronologie de ces récits, elle y insère cependant des éléments tirés des récits apocryphes et de son imagination fertile. le personnage de Maryam n'a donc rien à voir avec Marie la mère du Christ selon les catholiques. Et c'est là que le bat blesse. Il m'a été très difficile de la voir comme un personnage de pure fiction.

Le cadre est rendu avec justesse, les descriptions de la vie quotidienne, des traditions… restituent magnifiquement ce qu'a dû être cette époque. Tout sonne juste mais…
Maryam est enceinte de Barabas, elle se refuse à son époux qu'elle trouve trop vieux, elle a une relation conflictuelle avec sa mère, avec la servante de Joseph, s'entend mal avec les enfants né d'un premier mariage…Le massacre des innocents est ordonné parce que Yechoua est le rejeton de Barabas. Maryam se sauve seule en Egypte où elle retrouve son grand amour quelques temps et fréquente des thérapeutes qui l'aide à avancer… Joseph est assassiné avant les douze ans de Yechoua et c'est donc Maryam qui l'emmène seule au temple. (Ca, cela me semble peu crédible pour l'époque)
Le récit est entrecoupé des pensées de Maryam qui nous apparaît comme hautaine, égoïste, profiteuse, orgueilleuse, possessive… et en proie à une instabilité émotionnelle perturbante.

Bref. Je n'ai pas compris le but de l'auteur qui se défend de vouloir choquer ou de remettre en cause les dogmes catholiques. Ce récit ne m'a pas choquée. Je n'en vois juste pas l'intérêt. Je ne le comprends pas.
Ne pouvait-elle écrire le même sans se baser sur des personnages aussi emblématiques ? Pourquoi revisiter l'histoire ? Pourquoi faire de Marie, une femme contemporaine mal dans son statut de femme, de mère et d'épouse ? Pourquoi en faire une femme déprimée vouant un amour fou à son enfant, un amour fusionnel déséquilibrant ? Pourquoi, me semble-t-il, en avoir fait une femme qui lui ressemble ?
Si l'on fait fi du rapport historique pour ne voir qu'un récit, on peut y trouver une jolie plume, décrivant sensibilité, tendresse, questionnement sur le mystère de la maternité qui permet à la femme de devenir mère, un bonheur et un risque, une joie immense et un flot de craintes. On découvre un amour charnel fusionnel déstabilisant et on assiste à un déchirement lorsqu'il faut se préparer à donner des ailes à son enfant, en être dépossédée. Rien de bien neuf cependant.
Un récit dont je ne peux mieux vous parler. A vous de voir s'il est pour vous, s'il vous tente.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}