Henriette Charasson. En chemin de fer. Une robe de sole. Séparation, pièces en un acte

Près de la table, un vieillard aux jambes paralysées, dans un fauteuil. Couverture. Vêtements pauvres mais très propres. Foulard en guise de col. Peut-être barbe, sûrement une grosse moustache à l'ancienne mode, avec de longues pointes. Lunettes. Il lit ou rêve. C'est Jacquot.
Lili entrera tout à l'heure. En noir, manteau droit pas démodé(il lui a été donné), vieux petits gants de fil. Petite cloche mise trop haut sur la tête à la façon des dames à chignon dont le chignon ne veut pas tenir dans la calotte du chapeau.
Quand elle l'enlèvera, on verra que ses cheveux sont blancs, coiffés à la mode de 1912 : une raie au milieu, des bandeaux sur les oreilles et un chignon en arrière, sur la nuque.
Quand elle enlève son manteau, on lui voit une robe noire avec un petit col blanc bien propre. Elle remplace ses souliers par des pantoufles et attache à sa taille un petit tablier de satinette noire, ou noire à points blancs, à poches. Il faut qu'elle donne une impression de distinction, de pauvreté chez quelqu'un qui fut une dame. Elle porte un sac de toile cirée et un livre de messe....
(lever de rideau de "Séparation" pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 337 parue décembre 1933)

Germaine est encore belle et émouvante ; il peut y avoir une mèche blanche dans ses cheveux. Elle porte un élégant déshabillé. Albert a les tempes blanchissantes. Il travaille à une table, il est en robe de chambre ; une lampe de bureau est allumée, les rideaux de la fenêtre sont fermés.....
(lever de rideau de "Une robe de soie" pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 337 parue en décembre 1933)

Au fond, dans le coin de droite, regardant par la vitre, un homme de quarante-cinq ans, un monsieur "bien", rasé, grand, mince ; des cheveux qui grisonnent aux tempes, quelques rides nettes. En somme, élégant et encore très séduisant : Louis. Sa réserve doit confiner à la froideur.
En face de lui, Mr Bouchaud, plus âgé, un peu gros, sans coquetterie mais cossu et ayant l'air important. Il regarde aussi par la portière.
Valises, beaux sacs, journaux, pardessus, tout ce que comporte un voyage....
(lever de rideau de "En chemin de fer" pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 337 parue en décembre 1933)