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Critique de PhilippeCastellain


Peu de grands écrivains ont raconté leur enfance et leur jeunesse avec honnêteté. Certains, comme Colette ou Nerval, l'ont copieusement fantasmée. D'autre, comme Vallès, l'ont étalé en long, en large et en travers. Mais peu l'ont fait avec sincérité et sobriété, sans fioritures. Pagnol a essayé, il n'a pas pu s'empêcher d'en mettre un peu. Comme le dit Bernanos dans ‘Les mauvais rêves', à la vérité peu d'écrivains ont su écrire sur l'enfance sans montrer autre chose que des parodies d'enfants, une sorte de jeunesse revue, corrigée et idéalisée par les adultes. L'exemple le plus célèbre en reste ‘Le petit prince', qui cinquante ans plus tard continue de susciter l'adoration général en mettant en scène tous les regrets de l'âge adulte dans un corps juvénile.

Mais Chardonne l'a fait. Que n'a pas fait Chardonne. (Qui a dit « choisir le bon camp » ? Je parlais de littérature, moi !) Il a raconté sa jeunesse, en Charente. Il a décrit Barbezieux telle qu'il la voyait par ses yeux d'enfants – et telle il l'a toujours vue. Une époque et une place de paix. Sans honte ni hésitation, il fait l'apologie de la classe sociale méprisée et ridiculisée par les Zolas et les Maupassant : la grande bourgeoisie provinciale. Je ne critiquerais pas ce choix, ma mère en est issue – et de la même région.

La Charente est un petit coin de terre ni vraiment curieux ni vraiment ordinaire. Elle n'a pas la prétention à la singularité de la Bretagne ou des Savoies. Même ses spécialités culinaires ne font pas recette – pourtant il y en a qui valent la peine. C'est ce charme et cette réserve que Chardonne a su capter. Des termes qui décrivent bien son écriture aussi, du reste…
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