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Critique de belette2911


Ça ne vous dit rien, cette histoire de deux compagnies de train rivales, d'un côté l'Union Pacific et de l'autre, la Central Pacific, qui se sont lancées dans un gigantesque chantier : relier l'ouest à l'Est en train !

Pour cela, il faut construire par une voie ferrée d'un côté à l'autre du pays.

Mais oui, c'est l'album 9 de Lucky Luke : Des rails sur la prairie !

Sauf que ne sommes pas chez le héros qui tire plus vite que son ombre mais chez Blueberry et que lui, sa spécialité, c'est se foutre dans les emmerdes jusqu'au cou !

L'Union Pacific est dirigée par le général Dodge (celui qui cassa le nez de Blueberry dans "Double jeu") et il fait appel à Blueberry car le général craint les attaques que pourraient mener les Cheyennes et les Sioux car ils se préparent à entrer sur leurs territoires de chasse.

C'est un album aux dessins superbes de Giraud foisonne de détails de ce qu'était la vie en ce temps-là (1866) lors de la construction d'une voie de chemin de fer de cette ampleur : saloons, tripots, prostituées, travailleurs dépensant leur solde en alcool et cultivant leur haine du Peau-Rouge.

Le scénario n'est pas en reste avec Charlier qui développe une histoire aux ramifications politiques et qui n'auraient pas déplu à Machiavel puisque Jethro Steelfingers divise pour faire régner puisqu'il roule pour la concurrence, à savoir, la Central Pacific (mais personne ne le sait).

La propagande est une fois de plus aux avants postes et comme d'autres l'ont fait avant lui et après lui, les fauteurs de troubles agissent dans l'ombre pour que les Indiens croient que ce sont les hommes du rail qui ont fait fuir les troupeaux de bisons et massacré leurs femmes et papoose dans leurs camps.

La colère gronde et les hommes du chemin de fer veulent bouffer du Rouge car le racisme est lui aussi de la partie. L'Homme Blanc a la langue fourchue comme celle du serpent et ils ont beau avoir touché la plume, les Blancs ne respectent pas ensuite leurs propres traités, méprisant les Indiens et remangeant leur parole.

Plus sombre et moins drôle que la version de Morris (Lucky Luke), les auteurs ont au moins le mérite de ne pas jouer sur les clichés concernant les Indiens en les transformant en alcooliques un peu benêts.

Les dessins sont réalistes et on a de quoi s'occuper avec les dialogues ou les explications de Charlier qui prend le temps de planter son décor et de nous raconter l'Histoire.

À noter que cet album est le premier d'un nouveau cycle qui en comptera 4 et que notre lieutenant Blueberry va encore cumuler les emmerdes plus vite que Jimmy MacClure ne collectionne les cuites au whisky !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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